« Tous les ennuis que nous vaut la vie moderne
sont dus à ce qu’il y a de divorce entre la nature et nous. »
– Isaac Asimov
Le jour où je suis devenu un cyborg
Quand on parle de transhumanisme, on pense rapidement à l’image d’Epinal de nos œuvres de science-fiction favorites, celle des êtres humains augmentés par des organes bioniques à néons bleus, des yeux à vision infrarouge et des armes sophistiquées avec « laser » dans leur nom. Pourtant nous sommes déjà, et sans forcément le soupçonner, des transhumains.
Il y a quelques semaines, je cédais aux sirènes du capitalisme triomphant et de la sainte consommation, en m’offrant ce que l’époque appelle « un smartphone« . Et comme je suis un garçon excessif, je me suis aussitôt plongé avec enthousiasme dans ce nouvel appareil, installant à tout va un bon nombre d’applications de messagerie, de réseaux sociaux, de « productivité », de lecture numérique et d’information. J’ai beau ne pas avoir choisi l’appareil le plus puissant, mes capacités communicationnelles et organisationnelles se sont soudain retrouvées démultipliées par la technologie. D’un seul achat, j’ai largement ouvert le champ de mes possibles par rapport à ma condition d’être humain basique. Bref, je suis devenu un cyborg.
Mais revenons un peu en arrière, vers les années 1900. En cette époque pas si lointaine, règne incontesté de la moustache et de la redingote, on imaginait l’an 2000 comme un présent amélioré par une technique omniprésente (voir la collection d’images rassemblée par Traqueur Stellaire). Ainsi, le futur fantasmé de nos ancêtres était peu ou prou leur univers quotidien enrichi des fantasmes modernistes propres à leur époque : voitures volantes et machines automatisées. Aujourd’hui, ces prévisions tombent parfois à côté de la réalité, mais pointent néanmoins vers des éléments intéressants. Si nous n’avons pas de voitures volantes en 2014, nous avons le TGV et les liaisons aériennes intercontinentales. La révolution du transport et sa démocratisation ont bien eu lieu, mais pas comme l’homme du peuple des années 1900 s’y attendait.
Nous cherchons souvent à anticiper le futur à travers une vision plus poétique que réaliste. Aujourd’hui, on imagine les décennies futures peuplées de robots humanoïdes et de cyborgs pleins d’organes artificiels, comme dans les films et les jeux vidéo. Il suffit pourtant de se pencher sur la question pour remarquer que -souvent de manière moins visuelle- nous avons déjà réalisés des bonds de géants dans de nombreux domaines, et qu’à l’instar de l’informatique en son temps, la prochaine révolution technologique pourrait ne pas venir de là où on l’attend.
Le smartphone, qui n’est rien d’autre qu’un ordinateur de poche, relève de la même logique que le TGV. Et les greffes de puces électroniques dans le corps humain appartiennent au même type de fantasme que les voitures volantes. A mon avis, les industriels n’ont aucun intérêt à développer ces technologies excessivement coûteuses. Surtout lorsque les appareils portables proposent bien plus d’attraits, ne serait-ce qu’au niveau commercial. D’hypothétiques greffes et implants rencontreraient des réticences démentielles et compréhensibles de la part des usagers, alors que ceux-ci se jettent d’ores et déjà sur les tablettes et les téléphones. Enfin, l’obsolescence programmée assure la pérennité de la machine à fric, sans avoir à convaincre les clients de passer sur la table d’opération tous les six mois.
Il n’est ainsi nul besoin de chirurgie lourde au design néo-URSS pour dépasser notre condition d’homo sapiens. Et ce, grâce à la magie des réseaux. Les technologies actuelles nous donnent accès à une puissance phénoménale basée sur la création, le stockage et surtout le partage d’informations numériques. Avec un terminal à moins de 200€ et un abonnement de 20€ mensuel, j’ai moi-même accès à des outils de GPS, de tchat, à des bibliothèques de musique, des outils collaboratifs en ligne… Et je suis loin de tout utiliser, faute de connaître parfaitement l’offre disponible. Les technologies mobiles et bientôt les objets connectés nous laissent entrevoir le début d’une ère technologique à donner le vertige, et à envoyer K2000 à la casse une bonne fois pour toutes.
Plus encore, cette galaxie de services est très accessible ; ces fabricants ayant tout intérêt à la plus large diffusion possible. En 2011, le taux d’équipement des français en smartphone était déjà de 31,4% (Médiamétrie) ! Pour la première fois de notre histoire se démocratisent des capacités surhumaines, au premier sens du terme.
Est-ce un hasard ? L’un des systèmes d’exploitation les plus distribués au monde s’appelle « Android ».
Une nouvelle humanité ?
Le mot cyborg vient de l’anglais, c’est la contraction de « cybernetic organism« , qui désigne un être vivant ayant reçu une ou plusieurs greffes d’organes mécaniques. En se tenant strictement à cette définition, force est de constater que les cyborgs ne sont guère répandus dans nos rues à l’heure actuelle. Même si stricto sensu les vieilles dames équipées d’une hanche métallique et d’un pacemaker peuvent entrer dans cette catégorie.
Pourtant, la difficulté écrasante que nous ressentons à l’idée d’être privés de ce que nous appelons encore notre « téléphone portable » prouve qu’il est justement bien plus qu’un simple téléphone. De plus en plus, ces appareils sont ressentis non plus comme des outils certes très pratiques, mais comme une véritable extension de soi, un ajout numérique à notre personne. On ne s’en sépare pas, on ne le prête pas et on ne permet pas à quiconque de fouiller son contenu. Et si je pense qu’ils ne deviendront jamais des implants, les smartphones n’ont pas besoin de ça pour rentrer à l’intérieur de nos têtes, changer nos modes de vie et nous rendre dépendants.
Dans un monde où l’usage du smartphone devient quasiment obligatoire -et nous n’en sommes qu’au début- la question de la « cyborgisation » de l’individu questionne notre avenir en tant qu’êtres humains. En effet, les possibilités des nouvelles technologies sont fabuleuses mais aujourd’hui entièrement centrées sur des objectifs de productivité, d’enregistrement, de calcul et de « gain » de temps. Les organes robotiques dont nous cherchons à nous doter (le plus rapide, le plus puissant, celui qui pisse le plus loin) ne font que nous enferrer dans une logique de performance et de compétition toujours plus violente, modifiant nos habitudes en profondeur au profit d’une gestion optimisée du temps disponible, y compris dans nos loisirs. Le smartphone est l’outil d’aliénation individuelle à la logique productiviste par excellence, comme l’était la chaîne de montage fordiste hier.
Plus encore, les technologies s’immiscent dans nos vies jusqu’à modeler nos modes d’expression. Sur le clavier tactile de mon nouvel appareil, le dièse (#) est plus accessible que la virgule, le point-virgule et même les accents ! Oui, j’utilise le point-virgule dans mes SMS. Cette importance donnée à un glyphe improbable sert bien sûr à faciliter l’utilisation du hashtag, ou mot-dièse, par l’utilisateur. Or qu’est-ce que le hashtag sinon une simplification, un appauvrissement de l’écrit en vue de le rendre compréhensible par l’ordinateur en le changeant en métadonnées ?
A force de nous auto-aliéner en cherchant à nous comporter comme des droïdes, nous risquons de finir par nier notre humanité elle-même. Curieux : j’ai failli écrire « notre part d’humanité ». Un jour viendra où notre pauvre nature humaine ne pourra tout simplement plus suivre l’accélération et la rationalisation à outrance d’un monde conçu par et pour les ordinateurs.
Dans la littérature de science-fiction, le cyborg n’est jamais qu’un humain mélangé à un robot. A l’occasion, souvenons-nous que le mot « robot » vient du russe « работа » qui signifie « travail », et dont la racine « раб » veut dire « esclave ». Étymologiquement le cyborg est donc un homme-travailleur, un esclave. De quoi laisser rêveur à l’heure où la course à la productivité, le culte de la rationalité économique et la connexion permanente sont de plus en plus considérés comme des nécessités, voire revendiquées comme des droits humains.
Nous sommes des hommes qui rêvent de devenir des machines. En science-fiction, ça finit toujours mal.
-Saint Epondyle-
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Antoine Daer
Fondateur de Cosmo Orbüs depuis 2010, auteur de L’étoffe dont sont tissés les vents en 2019, co-auteur de Planète B sur Blast depuis 2022 et de Futurs No Future à paraitre en 2025.
j’ai regardé les images de 1900, et je trouve quand même que l’artiste a raison sur presque 50% des images : visioconférence, police en moto, machines pour fabriquer des habits…
[…] ~ Cet article est un bonus indépendant de la série Cyberpunk reality. ~ [Tous les ennuis que nous vaut la vie moderne sont dus à ce qu'il y a de divorce entre la nature et nous. – Isaac Asimov] Le … […]
Sympa comme article ! Toutefois je ne suis pas d’accord avec l’avis tranché des derniers paragraphes.
« la rationalisation à outrance d’un monde conçu par et pour les ordinateurs. »
Il ne faut pas doter implicitement la technologie d’une âme, ni d’une volonté. D’ailleurs, l’absence de raisonnement chez une machine est bien la garantie qu’un être humain ne sera jamais aliéné par ladite machine. Un smartphone ne fait rien d’intelligent, il exécute mécaniquement un programme écrit par une personne intelligente.
Ainsi, je trouve qu’il est inutile de personnifier la technologie, car elle n’est qu’une manufacture d’être humain. En cela elle est bien une extension des capacités humaines, et si aujourd’hui on peut se sentir aliéné par son smartphone, c’est plus son créateur qui en est la cause que la technologie elle-même. La technologie donne un pouvoir supplémentaire à tout un chacun, et certains s’en servent pour créer des smartphones. Si ces derniers sont la porte ouverte à tous les voyeurismes, c’est que l’être humain est voyeur, pas la machine.
Bref, selon moi, le monde est créé et conçu par des humains par des humains, via la technologie. Les humains ayant des aspirations contradictoires, il est normal de se sentir aliéné quand la sphère d’influence de tout un chacun s’étend jusqu’à entrer à collision avec celle des autres, des 7 milliards d’autres. Le monde est devenu un monde-ville, et comme toutes les grandes villes, il crée un sentiment d’impuissance, d’aliénation et de « fourmiisme », ce qui était déjà le cas bien avant les smartphones.
@Robertleberserker > C’est vrai, comme je le disais l’anticipation des domaines d’innovation est largement tombée juste.
@Funky > Je ne suis pas totalement d’accord. D’une part tu as raison de dire que la machine n’a pas de volonté propre la plupart du temps. Je parlais en fait d’un monde fabriqué par des humains cherchant à penser comme des machines, pour des humains agissant de même. Et si une machine ne pense pas, j’utilise cette expression pour parler de la rationalisation à outrance qui préside largement à l’organisation du monde.
Ce qui m’amène au deuxième point. Tu dis que les ordinateurs n’ont pas de volonté propre, pourtant la finance mondiale fonctionne largement avec des systèmes informatiques analysant les données à très grande vitesse avant de passer des ordres sur les marchés sans intervention humaine. Certaines sociétés financières n’emploient que des mathématiciens dont le travail est de peaufiner les algorithmes d’analyse et agir sur les marchés, sans qu’un financier ne vérifie la plupart des ordres passés.
C’est sans doute une exception, pourtant les modèles de pensée qui placent l’humain comme variable économique ou comme matière première (comme le Big Data) sont nombreux, et directement hérités de logiques informatiques.
sans être doués de pensée, les ordinateurs qui spéculent ont sans doute déjà provoqué des morts parmi les populations affamées. la machine peut déjà tuer des hommes sans qu’un autre homme intervienne. (c’était juste pour le rapport, je ne voit les machines que comme des outils donnant des moyens de + en + performant et de – en – contrôlés par la majorité)
Je suis d’accord, et encore on n’a pas encore évoqués le cas des drones. Sur le sujet, lire cet article. Passionnant mais assez glaçant.
Dans le cas des drones, on a des armes pilotées à distance et effectuant des actions militaires (des attaques létales donc) sur des calcul de probabilités de la dangerosité des cibles observées. De plus en plus, l’humain est secondaire et la machine prend sa décision seule. La responsabilité et la réalité perçue de la guerre, eux, sont totalement diluées.
Sujet passionnant.
Je retiens ta remarque sur le hastag, dont la présence sur le clavier tactile ne m’avait jamais frappée.
Le point-virgule ne s’utilise plus, parce que personne n’apprend plus à l’utiliser. Inconsciemment, il appartient à des effets de style d’un autre temps. « Effet de style » que je revendique pourtant, puisqu’il évite les lourdeurs et rétablit l’équilibre d’une phrase. Mais je m’écarte du sujet …
Cette méconnaissance de la langue au profit de l’écriture « utile », fonctionnelle, rapide, c’est bien cela qui m’inquiète.
Cette génération va trop vite. Tout va trop vite.
Tu parles de la transformation des hommes en machines, et c’est exactement ce qui nous guette : on va vers l’efficacité à tout prix. J’ai suis cependant curieuse de voir ce que deviendra, dans quelques dizaines d’années, un monde où les détails n’ont plus d’importance.
Salut Sarah.
A nous quand même la tache difficile de ne pas tomber dans le rejet de la modernité et le « c’était mieux avant ». D’ailleurs, en tant qu’utilisateur professionnel et boulimique y compris dans ma vie personnelle de ces technologies, je ne crois pas risquer vraiment de sombrer dans le rejet systématique.
L’utilisation massive des technologies doit nous permettre d’ouvrir les yeux et de continuer à questionner nos usages et la philosophie qui la sous-tend. Notamment ce culte de la performance économique, cette rationalisation systématique… Avons nous tué la poésie, la belle langue, l’écriture ?
Sans doute pas ; ne serait-ce que quantitativement nous n’avons jamais autant écrit. Et si effectivement les détails et le soin apporté à la qualité de l’idée comme de sa transmission (le fond, la forme) sont malmenés, il ne tient qu’a nous de faire perdurer la flamme.
Et puis… la poésie renaît aussi sous d’autres formes. La technologie n’est pas un adversaire en soi, c’est un outil qu’on peut utiliser pour le meilleur comme le pire. Essayons « simplement » de ne pas trop renier notre humanité.
il ne faut pas tomber dans le rejet de la technologie, il ne faut pas tomber dans le culte de la technologie, mais j’estime pour ma part ressentir un des pire danger même dans la position modéré entre les deux : les sites genre « le forum des poètes », entre tradition et modernité comme on parlait plus haut, mais surtout suintant le chamallow mauve par tous les orifices.
si jamais je deviens comme ça, j’espère qu’un de mes amis aura la miséricorde de me faire sauter la tête au fusil à pompe
Je te trouve mesuré dans l’article mon cher Epon mais encore une fois catastrophiste.
Il est probable que le robot, le cyborg, esclavagisé devienne une nouvelle forme d’inégalité il y aura les possédants et ceux qui les utilisent / les controlerons / les maintiendrons en état / seront contrôlés au sens policier du terme.
Toutefois, rien de plus ou moins navrant que l’inégalité devant la propriété foncière.
Non, là où je me porte en faux c’est dans ton rejet de la recherche d’efficacité. A l’heure où l’on nous sermonne avec la fin de nos ressources, ne faut il pas toujours faire plus avec moins ? Le temps est également une ressource finie….
Par ailleurs, je pense que la recherche d’une plus grande efficacité dans l’utilisation de la langue n’en tue pas nécéssairement les belles lettres, les américains connus (mais là je donne sur des on-dit et non des données) pour utiliser moins de mots et souffrir d’une certaine pauvreté de la langue en général ont tout de même produit un Hemingway…
Quant au délitement de la transmision d’une idée tant dans son fond que dans la forme je pense que le rappel du temps que l’on peut passer sur une presentation powerpoint nous convaincra que ce n’est un appauvrissement des idées mais une nouvelle manière de les formuler qui se profile. Qui visiblement ne te convainc pas mais qui peut se défendre.
@RobertLeBeserker > Mouais, pas besoin d’en arriver au shotgun, la faucheuse arrivera assez vite pour ne pas la convoquer.
@Alexander > « Rien de plus ou moins navrant que l’inégalité devant la propriété foncière », peut-être mais alors tout aussi inacceptable et dégueulasse.
Je n’oppose pas la pauvreté de la langue entre plusieurs langues (comme toi le français et l’américain), mais entre la langue d’hier et celle d’aujourd’hui. Je ne crois pas me tromper au risque de passer pour un réac, en disant que le souci de l’orthographe et de la grammaire se perd avec les nouvelles générations. Combien nombreux sont ceux -y compris diplômés des meilleurs grandes écoles- qui constellent leurs mails et écrits en tous genres de fautes considérées comme impardonnables il y a cinquante ans ?
Et bien sûr, ça s’accompagne d’un appauvrissement de la langue par la diminution du nombre de mots et donc le nivellement des subtilités. Comme disait Sarah ci-dessus « les détails n’ont plus d’importance ».
Ni les Powerpoints (simplification pour l’oral transformé en support quasi-exclusif lu par le présentateur au lieu d’en être le soutien) ni Hemingway ne me convainquent du contraire.
Concernant les inégalités, si on accepte l’inégalité foncière, pourquoi ne pas accepter l’inégalité devant les cyborgs qui n’en est que le prolongement.
Quant à l’appauvrissement de la langue actuelle. Je pense qu’une partie du vocabulaire se perd et qu’une autre se construit. Nous risquons de rejouer la querelle des modernes et des anciens (dans des rôles inédits par ailleurs).
Mais je pense que la langue vie et que dire que nous allons nécessairement vers un appauvrissement ou parler d’une ancienne « belle langue » n’est qu’une vision biaisée des choses. Jamais la langue de Molière, de Flaubert, d’Hugo ou de Sartre n’a été la langue de leur époque. Elles n’étaient, chacune qu’une langue magnifiée. Je pense qu’aujourd’hui nous avons la même chose. Une langue « magnifiée » des communicants et des artistes/écrivains et la langue dite « ordinaire » qui a cessé de se situer uniquement dans l’oralité. Et c’est là, le changement majeure puis qu’avant une partie des gens ne savaient pas lire. La langue a perdue son statut de discriminant social dans sa lecture et son écriture et donc sa pureté, de son importance.
Je ne pense pas que l’inégalité foncière (ou de niveau de vie en général) soit acceptable ou normale. Donc a fortiori, je pense que les nouveaux facteurs d’inégalités ne peuvent qu’approfondir un fossé déjà grave…
C’est vrai, la langue se construit en même temps qu’elle se délite. Bref, elle vit. Là où je suis d’accord avec toi, c’est que la langue parlée est devenue écrite et que les communications écrites sont bien plus fulgurantes et nombreuses qu’avant. Du coup, et ici même notamment, on parle comme on causerait.
Quand à savoir si une langue magnifiée restera l’apanage des écrivains, savants et artistes, sans doute en partie. Mais sans doute aussi les communs dont nous sommes pouvons faire nôtre la tâche de conserver intact le flambeau vivace de notre belle langue.
Je me demande ç’qu’en dirait Ferdinand de Saussure tiens.
[…] Les deux nouveaux chapitres augmentés de Cyberpunk Reality, l’essai philosophico-littéraire sur le genre cyberpunk de Saint Epondyle: True Lies et Le Temps des Transhumains. […]