Peut-on javeliser Lovecraft ?

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lovecraft horreur
Children of Lovecraft par Mike Mignola.

Il y a quelques mois, l’ami Neil Jomunsi à été l’épicentre de discussions plus ou moins brutales autour d’un de ses billets de blog consacré à Lovecraft. Faut-il « brûler » Lovecraft ? pose frontalement une question difficile et éternelle, qui court le double risque de déboulonner une idole et de rouvrir un débat jamais clôt : la séparation entre « l’œuvre » et de « l’artiste ».

Personnellement il me semble évident que tout ce que nous faisons au long de nos vies est inséparable de notre expérience du monde, de notre façon de le voir, de nos références, de notre époque et nos représentations. D’un nœud de mille influences qui se canalisent et nous traversent avant de ressortir notamment sous la forme des mots que nous traçons sur nos pages. C’est à la fois pour ça qu’il faut replacer une œuvre, Tintin, L’Appel de Cthulhu, Voyage au bout de la nuit, dans son époque – et qu’on ne peut pas la séparer de la personne qui en est à l’origine. C’est aussi pour ça qu’il est souvent intéressant d’étudier la vie de nos auteurs favoris.

Or Lovecraft était raciste, rétrograde même pour son temps, misogyne, définitivement impardonnable. Les extraits donnés à lire par Neil Jomunsi glacent le sang. Remettre l’individu en son contexte n’est pas penser dans ce contexte. Personnellement, avec mes yeux et mon regard, mon époque et mes valeurs, je considère que ce cher HP était une raclure d’un point de vue idéologique. Pour citer Neil Jomunsi :

« Et on ne parle pas du petit racisme ordinaire, celui de la première partie de la vie de l’auteur. Même si le milieu social dans lequel il baignait, celui des bourgeoisies policées, manifestait en son temps un mépris plus ou moins sonore pour « les autres races », le mépris en question n’atteignait pas le stade que la haine de Lovecraft atteindra dans la deuxième partie de sa vie. Le cas Lovecraft implique que l’on parle d’un racisme dévorant, une obsession cannibale et titanesque. »

Oui, les monstres emblématiques de Lovecraft et ses descriptions hallucinantes de foules de « chimpanzés graisseux » et de « métis dégénérés » doivent tout au racisme paniqué de l’auteur. Oui, L’Appel de Cthulhu (la nouvelle, pas le JdR) et ses autres textes peuvent être qualifiés d’œuvres racistes. Cependant, et sans minimiser la violence des propos, je crois qu’il faut aussi reconnaître que ces histoires ne sont pas que ça, tout comme Les fleurs du mal est un bouquin profondément misogyne en même temps qu’une cathédrale de la littérature française. La poésie de Baudelaire (comme les contes de HPL) puise dans le fantasme : Les fleurs du mal créent la beauté littéraire en niant « la femme réelle » pour en construire une autre, sorte de spectre idéalisé issu des rêves et des frustrations de l’auteur. On peut tout à fait, en tant que lecteur ou lectrice, avoir beaucoup de mal avec ça et ne pas chercher à se l’infliger. C’est compréhensible.

Le genre horrifique dans lequel Lovecraft s’inscrit utilise les émotions et les tabous, la frustration, les frayeurs enfouies (ou pas) pour faire peur et bâtir un discours nihiliste et antihumaniste qui s’oppose au progrès scientifique. L’altérité, l’étranger, le pas-comme-moi sont des zones d’ombres par définition (une fois connu, l’étranger n’en est plus un), qui font de l’inconnu, de l’aveu de HPL lui-même, le vecteur principal de terreur dans sa littérature. Or la frontière entre la crainte de l’altérité dans le genre horrifique et la haine de l’autre « dans la vraie vie » est parfois très floue – dans le cas de Lovecraft elle est peut-être carrément inexistante. Pourtant, en s’emparant des thèmes et de l’esthétique lovecraftienne, chacun de ses continuateurs y a mis ses propres hantises et ses propres sujets de fascination. « La naissance du lecteur doit se payer de la mort de l’auteur » pour reprendre Roland Barthes dans Le bruissement de la langue, Essais critiques IV ; et chacun d’avoir sa propre lecture de l’œuvre du facho de Providence. C’est d’autant plus vrai que cette œuvre n’est pas réductible à son racisme, elle a fondé un genre entier et irrigué de nombreux autres. Elle a été reprise, modifiée, redigérée et souvent trahie par des générations d’autres. Il existe aujourd’hui tout un « univers étendu » du Mythe de Cthulhu, une galaxie de références et d’inspirations qui parfois ignorent leur filiation. Je gage que de nombreux joueurs de Tomb Raider (un dérivé d’Indiana Jones, directement inspiré des expéditions archéologiques à la Lovecraft) ne font pas nécessairement le lien avec ce Mythe ni ne se réclament de son influence.

Peut-on donc parler de « javelisation » de Lovecraft au sens ou le Mythe de Cthulhu serait débarrassé de son fond idéologique puant ?

On ne rendra jamais les textes de l’auteur moins racistes, on n’en fera pas de version « épurée » pour n’en conserver que le politiquement correct à nos oreilles du vingt-et-unième siècle. Je gage pourtant que le racisme n’est pas le dénominateur commun de l’énorme majorité des œuvres dérivées, contrairement à une certaine ambiance de mystère, de fantômes, de monstres glougloutants à tentacules, à la terreur du foncièrement incompréhensible, à un goût de l’aventure aux confins et à l’idée nihiliste de la petitesse de l’humanité. Dans son énorme majorité, le Mythe de Cthulhu hors-Lovecraft n’est pas raciste, et n’a plus rien à voir avec le rejet de l’autre qui fut à l’origine des tout premiers textes. Pour ceux là, la question à se poser n’est donc pas Lovecraft était-il raciste ? ni son racisme a-t-il influencé son écriture ? (oui et oui) mais plutôt : Le racisme de Lovecraft peut-il encore nuire ?

Je ne saurai pas répondre à cette question, mon esprit naïf me dit que non, que personne ne peut devenir xénophobe en lisant Les montagnes hallucinées ou L’affaire Charles Dexter Ward, mais au fond je n’en sais rien. Si c’était le cas, ou par simple prudence, il serait bon d’assortir ces textes d’un « appareil critique » comme le suggère David Camus, traducteur de Lovecraft – comme ce fut le cas pour la réédition de Mein Kampf. Une telle édition des textes de Lovecraft (existe-elle en anglais ?) ferait glisser son œuvre du Reclus de Providence vers le rayon « documentaire » de nos bibliothèques, son objectif devenant d’instruire le lecteur plutôt que de lui provoquer le frisson de terreur initialement recherché par l’auteur. Peut-être serait-ce une bonne chose.

Quant aux fans qui se baladent avec des t-shirts à l’effigie d’Howard Philips Lovecraft, je pense qu’il serait préférable d’opter pour un autre motif.

~ Antoine St. Epondyle

PS – Pour les lecteurs éventuellement choqués de rapprocher l’œuvre de Lovecraft du brûlot de Hitler, précision. Oui, les nouvelles de HPL sont de la fiction et non l’auteur n’a jamais tué personne, ni incité personne à le faire, contrairement au leader du parti nazi. Les contes lovecraftiens n’ont aucune velléité programmatique contrairement à Mein Kampf, édité comme un manifeste du parti nazi. Je fais ce rapprochement pour répondre à la question « les écrits de Lovecraft peuvent-ils nuire ? » et je pense à titre purement personnel qu’ils sont moins dangereux que Mein Kampf, ne serait-ce qu’à cause du statut de Hitler dans certaines franges de l’extrême droite contemporaine qui s’en réclament et cherchent à s’en inspirer – ce qui n’est pas le cas avec HP Lovecraft à ma connaissance. Ceci pose la question de l’efficacité du fameux « appareil critique » d’ailleurs.

Ceci est un Point Godwin que je ne crois pas totalement illégitime.

Antoine Daer
Auteur et journaliste SF | Website

Fondateur de Cosmo Orbüs depuis 2010, auteur de L’étoffe dont sont tissés les vents en 2019, co-auteur de Planète B sur Blast depuis 2022 et de Futurs No Future à paraitre en 2025.

16 Commentaires

  1. Bien écrit ton article Antoine. Je vais te faire une confidence: J’ai lu les nouvelles de Lovecraft quand j’avais 20 ans ( Denoël éditeur je crois ) C’était donc en 1969 et je n’y ai vu aucun racisme mais plutôt une porte grinçante vers des univers parallèles. Pourquoi ? Parce que la problématique du racisme en 1969 n’était pas d’actualité dans mon univers et dans ma génération de soixante-huitard. Souviens-toi ( à merde tu n’étais pas né ) de ce qui nous préoccupait à l’époque: la révolution, les paradis artificiels, la libération sexuelle… Souviens- toi ( Ah, désolé ) les filles portaient des mini-jupes ( même à Kaboul et à Téhéran ) et l’on partait en Inde ou en Afghanistan en 4L. Je trouve donc que faire un procès ( je ne parle pas de ton article mais des gens qui s’emparent du racisme de Lovecraft pour le dézinguer ) cela ressemble un peu à de la néo-inquisition et à du-combat-de-racisme-à-bon-compte. Lovecraft était avant tout un être torturé ( comme le sont un certain nombre de personnes ) qui avait du talent pour écrire et coucher sur le papier ses angoisses.

    • C’est clair ! Et comme cité dans l’article, c’est le lecteur qui fait son roman, surtout avec des écrits aussi zarbesques que ceux de HPL.
      On vit une époque ou les réseaux permettent de se faire une notoriété à bon compte en fabricant des sujets clivants. Lovecraft est un écrivain de l’imaginaire et je prends La Couleur Tombée du Ciel pour ce qu’elle est, un porte ouverte dans les abîmes du temps. HPL raciste ? J’en ai rien à foutre, moi je ne le suis pas !
      Bonne lecture les amis et amies ;)

    • Lu lovecraft ado, dans les années 80 pour ma part.
      Trouvé ça clairement raciste, choqué.

      Est-ce parce que la notion même du racisme était déjà plus présente dans les esprits qu’elle ne l’était en 69?

      De même que les relations pédophiles ont pu être laaaaargement considérées comme acceptables comparé à aujourd’hui (Voir ce cher Cohn-Bendit, entre 2 barricades), je ne suis pas persuadé que les discours et comportements que nous considérons comme racistes aient choqué grand monde à l’époque.

      Si le commentaire d’Antoine nous informe sur lui, « (ses) yeux et (son) regard, (son) époque et (ses) valeurs », que nous dit le votre en retour?

    • « Quant aux fans qui se baladent avec des t-shirts à l’effigie d’Howard Philips Lovecraft, je pense qu’il serait préférable d’opter pour un autre motif. »

  2. Lu lovecraft ado, dans les années 80 pour ma part.
    Trouvé ça clairement raciste, choqué.

    Est-ce parce que l’idée même du racisme était déjà plus présente dans les esprits qu’elle ne l’était en 69?
    De même que les relations pédophiles ont pu être laaaaargement considérées comme acceptables comparé à aujourd’hui (Voir ce cher Cohn-Bendit, entre 2 barricades), je ne suis pas persuadé que les discours et comportements que nous considérons comme racistes n’aient choqué personne à l’époque. Voir aussi: La colonisation, et l’algérie française.

  3. Je sais même pas par où commencer, tant ce sujet est pathétique.
    Les fans ils s’en foutent des avis de l’auteur sur telle ou telle ethnie. Ils arborent des Tshirts a l’effigie de Lovecraft parce qu’ils admirent son oeuvre.
    Le mec était un gars mentalement instable, qui haïssait la terre entière et l’humanité dans tout ce qu’elle a pu engendrer, et pas que les ethnies, il détestait également les progrès scientifique trop rapide de son époque, faut faire quoi? Balancer également que ses œuvres sont contre le progrès?
    Mais non faut toujours tout ramener a de l’oppression.
    On s’en branle. Ce genre d’article c’est une mollard craché au visage des lecteurs, jugés trop stupide pour savoir quoi penser.
    J’ai animé des parties de Cthulhu a foison, avec des joueurs de tout horizon, pas un seul ne se souciait du racisme de Lovecraft. HP, on l’a pas connu, on le connaîtra jamais, c’est un gars qui appartient a une époque révolue.
    Moi ce que je vois c’est que des petits furoncles ne connaissant rien a des œuvres entendent par hasard que tel auteur ou tel écrit est racisme, misogyne, homophobe, patriarcal, cis, blanc transphobe et se fond un devoir d’aller essayer de crucifier le truc en question sans même savoir de quoi ça peut causer.
    Y’a qu’a regarder les commentaires sous l’article de Neil : les seuls a défendre l’article sont globalement ceux qui commencent par j’ai jamais lu Lovecraft. Sous entendu : je connais pas mais on me dit que c’est pas bien alors c’est pas bien.
    J’ai beau avoir dévoré toutes les nouvelles de Lovecraft, avoir été GM sur de nombreuse parties du jdr, avoir joué aux divers jeux vidéos adaptés, vu les nanards inspirés de l’auteur, baigné dans des communautés de fan de cette oeuvre, j’ai jamais vu personne se dire après avoir plongé dans les mythes de l’écrivain : aller, je vais devenir raciste.
    Par contre des articles puant de condescendance comme celui ci, ouais, ça me file furieusement envie de distribuer des bourre pif.

    • Je m’apprêtais à écrire un commentaire bien senti, mais vous avez tout dit. Ces moralisateurs gauchistes qui s’arrogent le droit de juger des siècles entiers à l’aune de leurs microscopiques valeurs « humanistes » et « démocratiques » (étant bien entendu que le seul homme valable est de gauche, et que le vote du peuple doit élire des gens comme il faut et surtout pas de vilains dictateurs moustachus) sont grotesques. Ils ne s’intéressent pas réellement aux grands auteurs, artistes, etc mais se font un plaisir de les survoler pour montrer du doigt tel ou tel passage. C’est d’une bêtise invraisemblable.

  4. Déjà, c’est une légende que Lovecraft était anti-science et la détestait. C’était un athé et un grand curieux des sciences, la chimie et l’astronomie le passionnait. Il a même été jusque publier un fanzine d’astronomie quand il était au collège. C’est bruler les doigts avec des produits nitré lors d’expérience chimique.

    Donc, déjà, l’auteur de ce « texte » indigne sur HP Lovecraft est peu documenté sur la question des positions du maitre de providence.

    Concernant son « racisme », il faut replacé l’auteur dans son contexte historique. Les USA du début du XXe siècle où immigration n’arrête pas (nous sommes à la fin de la conquête de l’ouest, la ruée vers l’or etc) d’arrivé sur la côté est, en provenance d’Europe. Des immigré italien, polonais, russes se précipite dans le nouveau monde attiré par le potentiel de ce pays. Les WASP américain issue des première immigration anglaise, voit ça d’un mauvais œil. C’est contextuel et il parait difficile de reproché à une personne, issue d’une société en particulier, de ne pas avoir eu d’idée progressiste et moderne sur la racisme.

    Je pense que l’auteur de ce texte, devrait se pencher sur le pro-féodalisme des carolingiens et dénoncé leur manque d’idée moderne sur la question du partage du pouvoir.

  5. il faut noter l’échange brutal via le courrier, entre Robert Howard le texan et, politiquement parfaitement démocrate donc, très hostile aux régimes autoritaires qui gangrenaient l’Europe occidentale dès les années 20/30 et un Lovecraft dont il faut souligner le génie indiscutable et cependant impardonnable puisque, l’écrivain de Providence était infecté par un racisme odieux et une misogynie presque grotesque tant elle était saturée de sottises insultantes mais, là où HPL se condamne lui même au yeux d’une humanité en devenir, c’est précisément sont racisme dont il ne fait pas mystère dans des lettres effroyables et que n’auraient pas désavoué les idéologues nazis. Bien évidemment Robert Howard s’est heurté à un mur complètement édifié par cet électron libre produit de la haute bourgeoisie à laquelle appartenait son grand père maternel… L’intelligence si spécifique de Lovecraft devait lui interdire toutes considérations injurieuses à l’encontre des minorités ethniques et de la gent féminine! ! il me fût loisible de compulser quelques unes de ses lettres et malgré les rétractation de l’inventeur du Nécronomicon en personne et qui sont à souligner : il a opté pour le new deal et changeait selon toute vraisemblance, de comportement idéologique, certains propos tenus par un individu mature, et styliste hors norme, ne trouve aucune rédemption !,

  6. il ne faut surtout pas faire d’amalgame entre l’homme de pouvoir total que fût Hitler et la création d’un artiste remarquable même si son racisme est infect et n’est pas étranger à son radicalisme idéologique alors, Non il ne faut surtout pas mettre Lovecraft à l’index, par contre, il convient d’en souligner voire, de rejeter ses excès verbaux ce que fit Francis Lacassin dans sa préface du tome premier des lettres de Lovecraft parut chez Bourgois en 1975, !l faut également souligner qu’un auteur surtout de cette envergure, n’est pas étranger à son œuvre !

  7. Non seulement il faut lire Lovecraft car c’est toute une découverte d’un univers unique, hors norme produit par un génie visionnaire, mais il convient de s’en imprégner afin de suivre sa trace dans le sillage de l’épouvante !le cinéma à l’exception de The Thing écrit à ce propos par John W. Campbell (qui va là, Who Goes There!) et, Alien complètement lié au travail démiurgique de GIGER dont nous pouvons souligner l’existence d’un Nécronomicon très semblable artistiquement, à la volonté de Ridley Scott, en respectent la substantifique moelle sans citer l’auteur de Providence ! quant à « l’antre de la folie » toujours de John Carpenter, c’est là encore un bel hommage au misanthrope de la novelle Angleterre !

  8. je précise à l’occasion avoir rédigé tout un recueil de récits d’horreur et d’éroic-fantasy d’environ 500 pages imprimées et intitulé « fièvres » je n’ai pas d’éditeur pour le moment car certains textes sont à corriger ou à retirer pour des questions de contenu ! celles et ceux qui en ont pris connaissance m’ont dit je cite: « fulgurant »!

  9. j’ai quelque points communs avec Lovecraft et notamment ma haine totale de l’acte sensuel pour ne pas dire sexuel et à l’instar de ce dernier je pense que « l’amour mutuel » entre individus  » est une expérience de l’imagination! » ce que l’on prend pour de l’amour n’est que le reflet de notre animalité, il n’y a rien de plus méprisable que retrouver cette sorte de reliquat bestial cependant je laisse à chacun le droit de satisfaire ses sottises ! ma relation à l’autre est exclusivement écrite ou verbale point final !

  10. il faut signaler que Lovecraft m’a incité à écrire et a accompagné ma solitude tandis que je cherchais à m’extraire du troupeau scolaire dont le caractère abrutissant n’est plus à démontrer ! Lovecraft a été victime de souffrances inqualifiables et, à bien des égards, je ne suis pas complètement hostile à sa misanthropie amplement justifiée par la conjoncture qui l’accompagna jusqu’à son décès le 15 mars 1937 … il faut se garder de toutes décontextualisations, le racisme de Lovecraft n’existe pratiquement que dans son courrier et, très rarement dans son œuvre fictive, il faut également souligner que c’est un créateur de forme, un styliste d’envergure et, probablement ce que les étasuniens ont produit de mieux ! Lovecraft est gigantesque il existe un auteur français susceptible de le concurrencer, c’est Isidore Ducasse comte de Lautréamont, effectivement, « les chants de Maldoror » constituent un chef d’œuvre pratiquement indépassable !

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