« On entrouvre la porte à l’anarchie,
on bouscule l’ordre établi et très vite le chaos le plus total règne. »
– The Dark Knight
Vous me direz peut-être que je vois du cyberpunk partout, et je ne vous donnerai pas complètement tort. Il n’empêche, j’ai été surpris dernièrement de me rendre compte à quel point le personnage et la mythologie de Batman peuvent être analysés cet angle. En quelques mots, si vous n’avez pas lu ma série consacrée au sujet, le cyberpunk est un sous-genre de science-fiction dystopique. C’est à dire qu’il met en scène des univers sombres dans lesquels l’humanité est aliénée aux pouvoirs corrompus, esclave de la machinerie économique et illusionnée par des mensonges constants. Les technologies (transhumanismes, réseaux, génétique…) ne servent qu’à enchaîner davantage des personnages perdus par avance et incapables de s’émanciper de leur condition. Le post-cyberpunk éclaircit un peu le tableau, en proposant des alternatives heureuses aux mêmes constats de départ. A mon sens, le chevalier noir appartient au post-cyberpunk auquel il ajoute une composante superhéroïque intéressante.
D’une certaine manière, l’univers de V pour Vendetta partage les mêmes attributs stylistiques : futur proche, monde dégradé… Mais le développement fictionnel est complètement différents puisque le personnage principal s’y oppose aux structures d’un ordre totalitaire, alors que Batman combat le chaos en soutenant une police dépassée. Le personnage de V est plus proche d’une figure orwellienne héroïque, un anarchiste ou en tous cas un héros d’extrême gauche : « Les gouvernements devraient avoir peur du peuple. » Dans le même univers, les deux s’affronteraient. Mais revenons à notre chauve-souris.
Gotham City : le règne du chaos
Le chevalier noir est indissociable de Gotham, décor cyberpunk classique. Creuset de tous les vices, c’est une ville-monde sombre et pourrie, livrée à la pègre et aux gangs. C’est la ville typique décrite dans le jeu Monde des Ténèbres. On y devine sans peine un croisement de New-York et de Chicago, que l’on aurait abandonné aux mafias des années Al Capone.
L’architecture verticale, les buildings à gargouilles (merci Burton), la pluie constante et la vie nocturne animée en font le terrain de jeu idéal pour les vilains de toutes sortes. A quelques exceptions notables, la grosse majorité des ennemis de Batman sont des criminels, au delà de leur lutte contre le héros. Plus ou moins hauts en couleurs ces gangsters sont toujours tournés vers le monde du crime, et quelque-soit leurs modus operandi ils recherchent l’enrichissement personnel via des moyens illégaux classiques (braquages de banques, drogue, prostitution, trafics…). Le terrorisme n’intervient que lors des affrontements directs avec le héros. Seul Bane (et la Ligue des Ombres) est une figure du chaos externe à Gotham, venue la punir de sa corruption là où Batman voudrait l’en sauver.
Le cas d’école est celui du Joker. Plus qu’un personnage unique, le Joker est une allégorie du chaos, à l’origine floue et aux histoires variables. Il est l’adversaire évident pour le Batman, une véritable allégorie du crime et de la violence aveugle confinant à la folie. Il agit moins par soif de pouvoir que pour combattre le héros. Le Joker est le visage meurtri, faussement enjoué, d’une ville à l’agonie, surviolente et incohérente ; prête à tout pour en découdre. Or face à cette menace la police de Gotham est incapable d’agir, au point d’installer le célèbre projecteur sur le toit du commissariat. La puissance publique à besoin de l’intervention du Batman, c’est à dire d’une force privée indépendante de tout pouvoir démocratique, et heureusement totalement bienveillante.
Le chevalier noir cyberpunk
Mais justement, pourquoi Batman est-il bienveillant ? Quelle est la différence entre Bruce Wayne déguisé en chauve-souris arpentant les rues pour tataner les méchants, et ces derniers arpentant les mêmes rues pour tataner Batman ? Qu’est-ce qui empêche Batman de devenir comme les ennemis qu’il combat ? La réponse est décevante : c’est l’argent. Car Bruce Wayne est richissime. Plus précisément, la mythologie de Batman inverse tous les piliers classiques du cyberpunk (à l’exception de Gotham, ville sombre et violente), en les mettant au service du héros. La technologie, les empires multinationaux et la politique de terreur sont les armes du héros pour combattre le crime. On assiste ici à une inversion du discours classique du genre.
Premier élément incontournable, le volet technologique est largement utilisé par le chevalier noir à son avantage. Batmobile, armures, gadgets, il utilise un armement militaire de pointe, et des systèmes de géolocalisation high-tech (comme dans cette scène de The Dark Knight où il demande à Lucius Fox de géolocaliser le Joker grâce aux ondes émises par les téléphones portables). Cet accès illimité à la technologie high-tech est rendu possible par Wayne Enterprise, la multinationale possédée par Bruce Wayne dans le civil.
Second pilier du cyberpunk, la puissance économique y est généralement décrite comme un contre-pouvoir antidémocratique capable d’exercer un contrôle de la population à son propre profit, et au profit de ses activités secrètes hors-la-loi. Dans la mythologie de Batman, Wayne Enterprise est décrit comme un conglomérat multinational basé sur les secteurs de l’alimentation, des transports, du divertissement, de l’exploitation minière, de l’industrie lourde et légère et des nouvelles technologies. Excusez du peu. Les diverses fondations liées à Wayne Enterprise s’investissent pour lutter contre la criminalité, pour la recherche scientifique, et jusqu’à l’éducation par l’ouverture d’orphelinats et d’écoles gratuites. En sous-main, Bruce profite de la puissance offerte par sa multinationale et sa fortune personnelle pour aménager sa Batcave, faire produire des armes et gadgets de superhéros. Autant d’activités lucratives, complètement altruistes ou simplement très pratiques.
Enfin, le dernier pilier du cyberpunk est le thème de l’illusion. On y retrouve à nouveau Batman, dont le fond de commerce est d’instiller la peur dans le cœur de ses ennemis. Par une politique de terreur contre le crime, look gothique et méthodes ninja, le justicier cherche à créer la phobie de la nuit chez ses adversaires, qui y prospèrent d’ordinaire.
Cet inversement des piliers du cyberpunk n’a pas d’équivalent aussi complet. Et si je qualifie Batman de post-cyberpunk, c’est que son message final est toujours positif. Le bien triomphe, mais au prix de la prise de pouvoir par le héros sur des institutions inefficaces. Il revient donc au citoyen de Gotham de faire confiance au héros masqué. Il n’a d’ailleurs pas d’autre choix puisque la police est inefficace à ne serait-ce que connaître son identité. Le commissaire Gordon, incarnation de la police de bonne volonté et non corrompue, et totalement impuissant sans le justicier.
Le message en creux de la mythologie de Batman ressemble bien à une apologie de l’action personnelle (classique dans les histoires de superhéros) et, plus original, à une glorification de l’action privée pour la résolution de problèmes de société. Batman serait-il de droite ? Sans aucun doute si cette bipolarisation n’était trop réductrice dans un contexte américain. Aux Etats-Unis la réussite personnelle, la richesse et le pouvoir privé sont considérés de manière largement positive, ce qui n’est pas forcément le cas chez nous. Toujours est-il que Batman est l’un des personnages les plus passionnants de la BD et du cinéma américain, qui combat le mal non pas contre les autorités (V pour Vendetta), ni en se cachant d’elles (Watchmen), mais en les supplantant à l’aide de ce qu’elles n’ont pas : technologie, moyens illimités, pouvoir d’inspirer la terreur. Ni élu, ni légitime, il fait régner sa loi par la violence dans les rues de Gotham City. Bienvenue dans la tyrannie du bien.
-Saint Epondyle-
C’est pas faux du tout ;) Batman c’est même la tyrannie des 1% se considérant au-dessus des lois, des institutions et des 99% (donc nous) ! On a juste de la chance que Batman soit plus justicier que voyou. Question de dosage du personnage.
Plus justicier que voyou… pour le moment.
Je ne sais pas s’il arrive dans un comics que sa boîte soit en difficulté, ou corrompue, ou corruptrice, mais alors la chauve-souris ira-t-elle taper sur les responsable s’ils lui rapportent gros ? Pas sûr. :p
On a de la chance, si on veut. En fait, là ou nous sommes vraiment chanceux, c’est qu’il n’existe pas en l’état. N’empêche, ça questionne le rôle du privé à l’heure ou le public se débarrasse de certaines fonctions trop lourdes à gérer pour lui.
En lisant ce que tu décris comme le liens qui entravent l’humanité dans un monde cyberpunk j’ai pensé que tous ces liens n’étaient que les entraves qui sont nécessaires lorsque nous sommes en société et plus spécifiquement dans des sociétés en « stresse », sous tension. En y pensant, les mondes cyberpunks se déroulent la plupart du temps dans des univers très densément peuplés où les lois qui régissent ces sociétés sont dures car les mondes dans lesquels elles s’appliquent sont dures.
Est ce que le cyberpunk n’est pas qu’une projection d’une possible dégradation morale de nos sociétés mais également et surtout, la projection de l’adaptation de nos sociétés à la surpopulation? Pour pouvoir faire survivre un maximum de personnes ne serons nous pas obliger de limiter les libertés individuelles de chacun ? Bien sur, un faible nombre en tirera toujours profit, mais à mon sens plus par opportunisme qu’avec une volonté clair et prédéterminé d’exploitation.
Par ailleurs, un gouvernement a toujours peur du peuple, du moins un gouvernement intelligent. La seule différence entre une dictature et une démocratie, c’est qu’en dictature le peuple a aussi peur du régime.
Tu marques des points intéressants. L’idée que le cyberpunk (sur-rationalisation, aliénation…) soit une réponse plausible (sans être forcément issue d’une volonté maligne au départ, je ne crois pas au complot) à la surpopulation, c’était un peu ma conclusion de Cyberpunk Reality. Sauf que voilà : adapter le monde à une surcharge de population, au prix des liberté de ses membres, c’est risquer soit 1/ des guerres civiles de la part de qui refusera d’être sacrifié, soit 2/ limiter la vie à une efficacité économique, perdre ce qui n’est pas « utile » à la communauté mais qui peut l’être au niveau personnel.
Le cyberpunk questionne le sens de la vie, Matrix : faut-il souhaiter s’évader d’une prison où l’on peut essayer d’être heureux, ou s’en libérer au prix de consacrer toute notre vie à la survie et la lutte contre l’oppression que l’on ne ressentait pas jusqu’alors ?
La surpopulation entraînera de toute façon des conflits, à cause de la privation de ressources auxquelles l’accès était jugé évident avant. La question est de savoir si ceux qui provoqueront les conflits seront fondés moralement ou non à les provoquer. En effet, si les ressources sont effectivités réparties le mieux possible, rationnellement, pour assurer la survie de l’espèce, un conflit ne peut que rompre un équilibre très fragile pour le « possible » bonheur d’une minorité qui fait donc passer ses revendications avant le bien commun. Même s’il y a des inégalités, celles-ci peuvent s’expliquer rationnellement et moralement par la place plus ou moins essentielle des personnes qui en profitent.
A contrario si les inégalités provoquent plus de problèmes qu’elles en résolvent les « fauteurs de troubles » sont moralement fondés à provoquer un conflit mais pas nécessairement rationnellement. En effet, provoquer un conflit même pour les bonnes raisons c’est prendre le risque de mettre en péril la survie de tous, y compris de ceux qui souffrent comme les autres et qui n’ont rien demandé.
Même moralement d’ailleurs, la question se pose de savoir si les conflits se justifie par les inégalités, la première des libertés est celle de vivre ou même de survivre. Et c’est d’ailleurs ainsi que la privation de ce qui peut être utile à l’individuel se justifie. On ne peut pas, évidemment, faire passer l’individu avant la communauté car l’individu appartient à la communauté. Ne serait ce que par intérêt bien compris, l’individu doit se plier aux règles.
Enfin, je ne suis pas certain que ta comparaison avec Matrix soit judicieuse. Dans ce cas, ces personnes ne savent pas qu’elles vivent une oppression, la plupart d’entres elle du moins et elles n’en « souffrent » pas. J’évoquerais plus le Transperceneige avec la question qui se pose de savoir si il vaut mieux vivre certes misérables dans le train ou de prendre le risque de vivre dehors dans des conditions entraînant surement la mort.
Quand est-on moralement fondé à déclencher un conflit ? Selon la morale actuelle, lorsqu’on est attaqué, donc jamais puisqu’alors c’est de la légitime défense et pas un déclenchement des hostilités. Sauf dans le cas des guerres préventives des USA notamment, mais alors sont-elles moralement fondées ?
Si l’on revient avec ce thème sur notre sujet initial, Batman, il se justifie moralement comme tous les superhéros à aller se battre contre les méchants, et incarne si l’on veut la défense de la société contre l’agresseur, cristallisée dans une figure unique et télégénique. C’est moral tant qu’il joue son rôle d’avatar des braves gens persécutés par le crime, mais ça devient du même mouvement illogique au regard du personnage. Où alors on tombe dans des figures ultra classiques du genre : le bogoss sans reproche, parfaitement altruiste malgré son milliard de conflits d’intérêts potentiels. Tant que les scénaristes ne se posent pas la question, les héros n’ont pas besoin de se corrompre aux yeux du public. Et pourtant, ça serait intéressant non ?
Tiens, ça me rappelle Watchmen ;)
En tant que fan absolu de Batman et de son univers, je ne peux que réagir à ce billet !
Les thèmes récurrents du post-apo sont bien omniprésents dans l’univers Batman, comme tu le développes si bien. En effet on peut tout à fait comparer Gotham à une dystopie et Batman à un Big Brother super héroïque (ultra surveillance, quasi omniscience, interventions antidémocratiques et violentes…). Le bras armé de l’ordre face au chaos qui vient supplanter les institutions traditionnelles dépassés.
En revanche là où mon opinion diverge c’est quant aux raisons de la bienveillance de Wayne. Je ne pense pas que l’argent soit le facteur décisif dans le besoin de justice absolue et bienveillante de Batman. Certes il a pu recevoir grâce à son fric une certaine éducation et une protection financière, mais même s’il était sans le sou, je pense sans aucun doute qu’il lutterait également contre le crime (peut-être moins efficacement, certes).
Ce besoin de Justice et de contrôle est né d’un traumatisme de son enfance (et d’autres traumatismes qui suivirent comme la perte d’un des Robins par exemple). C’est pathologique, cela relève plus de la psychiatrie qui le rend imperméable à tout raisonnement corrupteur que de l’aisance financière qui le protège du chaos de Gotham. Et de ce point de vue, Wayne aurait sans doute tout autant sa place à Arkham que le Joker.
Le vrai méchant dans Batman, c’est Gotham. Au final c’est Gotham qui a créé Batman. Gotham a également créé une bonne partie des super-vilains contre lesquels Batman combat. Et si Wayne n’utilisait pas ses finances personnelles pour lutter directement contre le crime mais pour contribuer davantage à la communauté (éducation, justice, orphelinats, centres de réhabilitation, emplois …) ? Si la fortune colossale qu’il a engagée pour créer Batman avait été entièrement reversée à Gotham ? Peut être que le problème « Gotham » aurait été résolu plus rapidement et plus efficacement encore. Mais Wayne ne peut pas se résoudre à ne pas intervenir directement. Et c’est ça qui fait de lui une figure sombre, malade et tyrannique.
Je termine ce (long ?) commentaire par quelques pistes de réflexion sur la thématique :
– The Dark Knight Returns : Un comics qui raconte comment, après que les Etats Unis aient interdit les vigilantes, un Batman vieillissant revient sur le devant de la scène et pose problème au gouvernement. Le prochain film Batman vs Superman sera d’ailleurs librement inspiré de ce comics.
– Anarky : Un vilain très intéressant qui ressemble pas mal à V et qui décide de s’en prendre aux élites de Gotham, responsables d’après lui de la situation catastrophique de la ville. Batman l’affrontera à plusieurs occasions, leurs objectifs étant similaires, mais leurs méthodes divergentes.
Bonne rencontre !
-> Attention, les ressors classiques sont du cyberpunk, pas du post-apo. C’est du pré-apo si tu préfères, qui décrit la chute de la civilisation.
Je te rejoins sur le traumatisme de l’enfance de Wayne, ceci dit le fait de n’avoir aucune question d’argent à se poser ne nous permet pas de savoir ce qu’il ferait « si… ». Un Batman pauvre n’est pas cohérent avec les canons du personnage et du coup ça donne une impression de riche tabassant les pauvres, à névroses générées par la ville égales.
Mais je ne suis pas d’accord sur la probité absolue du personnage, il utilise son entreprise comme une couverture, détourne matériel militaire, technologie de géolocalisation et montages financiers… On est contraint de lui faire totalement confiance – qu’il ne trahit pas – mais ses moyens ne sont pas tous probes. D’une certaine manière il combat le mal par le mal.
Batman est sans conteste un des supers-héro les plus complexes et les plus intéressants (notamment car il est un des premiers à ne pas posséder de « véritable » super-pouvoir). Et il existe de multiples lectures qui varient d’ailleurs en fonction des périodes. Le Batman des années 50 n’est évidemment pas le même que celui de la trilogie de Nolan. Il serait difficile d’associer le premier à une version en creux du cyber-punk ;-)
Au centre, reste un capitaliste hédoniste qui utilise sa fortune, une liberté d’agir et de penser, pour, comme tu le dis, s’affranchir des lois des hommes ordinaires. Avec les questionnements que cela sous tend sur les fins visées et les moyens utilisés… Et on peut très bien voir dans les super-vilains qu’il affronte, des allégories des fonds vautours et des « loups de Wallstreet ».
A la fin tu compares Batman à V pour Vendetta et Watchmen. C’est amusant et intéressant, car (bien qu’adapté par Hollywood) se sont deux comics anglais (Alan moore) qui sont justement une critique (entre autre) du concept de super-héro. C’est encore plus vrai avec Watchmen qui explore les limites du genre (Who watch the watchmen). Quant à V… c’est la vieille antienne du vengeur masqué, dont Batman est l’un des nombreux ersatz. Sauf que là où Batman dis « ma cause est juste, tous les moyens sont bons », V pour Vendetta s’interroge, in fine, sur le droit de s’accaparer l’avenir des autres pour nourrir sa propre vengeance.
Bref, encore une réflexion intéressante sur ce thème ^^
Oui, merci pour tes remarques. :)
Ceci dit, je trouve que les ennemis de Batman sont bien plutôt des avatars de la violence urbaine, naissant de la misère et de la violence de la rue, que des figures de « loups de Wall-Street ». Pour preuve, dans les films de Nolan, l’histoire racontée par le Joker sur son père alcoolique et sa mère battue. Ok, c’est une histoire surement fausse, mais le registre dans lequel il pioche est celui de la misère d’en bas. On est loin des parents de Bruce qui, assassinés certes, n’en demeuraient pas moins des magnats richissimes. D’où mon expression « héros de droite », car issu et défendant les classes supérieures et le modèle de société où elles s’inscrivent, et affrontant des avatars du chaos (rejet de la loi) venus de la misère la plus noire, qu’elle soit matérielle ou psychologique.
Dans Donj’, on dirait qu’il est « Loyal » là ou ses ennemis sont « Chaotiques ». Alors que pour V, c’est exactement l’inverse.