
« A boire à boire ! Moi j’ai la gorge en feu !
A boire à boire ! Pour les couples malheureux ! »
C‘est l’une de mes découvertes principales de cette année : Les Cowboys Fringants sont un groupe de rock-folk québécois et mes chouchous du moment. Chouchous que j’ai eu la chance d’aller écouter en concert à Paris.
La musique des Cowboys est une alchimie plus subtile que d’apparence entre rock engagé, musique folk un peu country et chansons à textes tendance punk. Le tout en français dans le texte, avec la pointe d’accent et d’expressions québécoises qui garantissent le dépaysement et enrichissent la rime. Et elle est riche, la rime des Cowboys Fringants ! Alors que la majorité des groupes de rock gauchisants me navrent passées les deux premières chansons (je ne citerai personne), je vais de découverte en découverte depuis que j’ai rencontré cette formation atypique. Non seulement ils s’affranchissent sans mal de l’écrasante influence de Noir Désir subie par leurs homologues français, mais écrivent en plus des textes brillants, poignants, drôles et engagés. Rien que ça.
Les premiers albums, que je ne connais pas beaucoup, tiennent quasiment de la chanson folklorico-punk (sorte de Dropkick Murphys francophones), alors que les plus récents rappellent davantage Louise Attaque tant pour l’utilisation d’instruments classiques sur un mode rock (violon et accordéon) que pour les textes poétiques enracinés dans un engagement quotidien. Assagis les Cowboys ? En tous cas pas sur scène, où ils ont l’intelligence de jouer la carte rock, sans rien perdre de leur bonne humeur communicative. Et franchement, ça déboîte.

Il n’y a pas de lien évident entre les moyens déployés et la qualité d’un concert. Heureusement, le charisme du groupe, et sa musique évidemment, font l’essentiel. J’ai souvenir des 69 Eyes enflammant La Loco par leur unique présence, de Détroit au zénith, de leur badassitude décontractée, de Fauve au 106 de Rouen à leurs débuts. Je me souviendrai des Cowboys Fringants, de cette ambiance moitié kermesse, moitié concert de rock, cette superbe communication avec le public et cet esprit d’improvisation qui font du bien au moral à défaut des jambes.
Nous avons eu un très grand plaisir à voir comme les musiciens étaient contents d’être là ; l’absence de projection pourtant de plus en plus courantes permet de concentrer son regard sur leur prestation déjantée. Presque chaque chanson a droit à son solo de violon, guitare, batterie ou trompette. Karl Tremblay – le chanteur – impose une présence de géant, tout en sachant s’effacer pour laisser le champ libre à ses comparses. Citons Marie-Annick la violono-accordéo-pianiste bondissante dont la fureur a été plus que remarquée !
Au fil du spectacle se succèdent plusieurs temps forts : duo épique sur Marine Marchande avec Virginie, fan à la voix puissante ; surgissement d’un millier d’avions en papier venus du public dans Les Etoiles Filantes ; Le Shack à Hector improvisé en entier à la demande d’une banderole, en plein milieu d’une autre chanson… et jusqu’à ce que six ou sept spectateurs soient invités à monter sur scène pour clôturer le spectacle avant les rappels. A l’issue des deux heures et demi de concert, on irait volontiers descendre quelques bières avec le groupe.
La réputation de bêtes de live des Cowboys n’est pas volée. Avec une ambiance franchement sympathique (ne serait-ce que le fait de discuter entre chaque titre), Les Cowboys Fringants nous ont offert un moment très fort, largement au niveau de mes meilleurs souvenirs du genre. Comme quoi derrière la chape de plomb de « l’après-treize-novembre », il reste possible d’aller à des événements festifs sans arrière pensée, pour chanter à tue-tête avec sept-mille personnes en attendant des jours meilleurs. Ça ne changera rien, mais ça fait un bien fou.
~ Antoine St. Epondyle
J’y étais, effectivement c’était la folie ! Une ambiance survoltée, je suis sorti en ayant perdu 3L d’eau.
Ah ah ! Moi aussi je crois ! J’ai moins sué à certains concerts de métal. :)
3L d’eau, plus de voix, et un mal de pieds terrible.
Et j’en redemande !
Effectivement, ce concert était grandiose, mais le lendemain, à l’Olympia, ils ont crevé le plafond.
Il n’y avait que des fans qui ont repris toutes les chansons en chœur, tout le monde était venu à au moins un autres des 2 concerts précédents à Paris. Les Cowboys étaient survoltés et comme personne ne voulait partir à la fin, ils sont revenus nous chanter « Un p’tit tour » en acoustique pendant que les roadies démontaient la scène. Un très beau cadeau !
Effectivement ça avait pas l’air mal. :) Tu étais aux deux ?
C est exactement ca , c est communicatif, joyeux mais poignant parfois, c est bon….
Ca « déboite » ca oui, une expression que j ai entendue sur place également d une personne qui découvrait ce groupe en live…
Ça me fait toujours plaisir de voir des critiques de Français qui aiment les Cowboys! Je les suis depuis 2002 si mon souvenir est bon, lorsque leur album Break syndical est sorti et a fait plus parler d’eux. Ado, c’était mon groupe fétiche, j’allais avec mes amies à chaque spectacle dans la région de Montréal.. effectivement c’était toute une dose de sport !! on faisait du trash en masse! (pogo) Avec le temps, j’ai moins écouté, je ne les ai pas revus depuis probablement 5-6 ans lors d’un spectacle de la saint-jean-Baptiste (ça déchirait grave!!) mais là j’ai vraiment trop envie de voir leur prochain spectacle !
Pas vraiment de pogo à cette occasion parisienne, mais une vraie belle communion de tout le public qui chantait et sautillait en chœur. :)
Le 22 mai 2010, je roulais tranquillement en direction du parc du Mont Tremblant dans une voiture de location au tableau de bord digne d’une navette spatiale. J’étais prête à affronter la mouche noire et ses piqûres diaboliques. La radio a diffusé une chanson incroyable, impossible de me rappeler laquelle, mais ça a été comme un électrochoc. Ca s’appelle un heureux hasard : Serendipity. Le lendemain matin, j’étais au HMV sur Sainte-Catherine et j’ai acheté le seul album des Cowboys Fringants que j’ai trouvé dans le bac : SUR UN AIR DE DÉJÀ VU !!!! Un monument… Titi TANCRÈDE, Normal TREMBLAY, JiPi LABROSSE et Gina PINARD sont devenus des amis fidèles ! En 6 mois, j’ai acheté tous les autres albums. Et depuis 2011, je les ai vu 10 fois ! Le concert de VIENNE sous la pluie en 2011 et celui de l’OLYMPIA mardi soir sont des moments de vie inoubliables. Ce groupe est une drogue à haute accoutumance qui ne fait que du bien, autant aux humains qu’à l’environnement. Chaque concert devrait être remboursé à 200 % par la Sécurité Sociale !
Merci vraiment d’avoir parlé d’eux ! Faut continuer ! Y sont à PULLY en juin !
Wow ! :D