Mon Bullet Journal pour COPS

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Bullet journal jdr

Cet article fait suite à Introduction au Bullet Journal adapté au jeu de rôle.

Je vous parlais précédemment de la méthode du Bullet Journal (BuJo) adaptée au jeu de rôle, et comment cette technique améliorait nettement ma façon de préparer mes parties. Dans le cadre de ma dernière campagne de COPS, cet outil a été d’une aide considérable pour gagner du temps et systématiser la préparation des séances.

Pour récapituler la méthode du Bullet Journal en deux mots, on constate qu’en plus des pages d’index et d’organisation générale se trouvent deux types de pages : les persistantes (« collections ») et les éphémères (semaine ou mois en cours, to-do lists quotidiennes…). Les premières ne se périment pas, les autres si. En appliquant ce principe tout simple à ma partie de COPS, j’en suis donc venu à imaginer deux types de pages :

  1. Les informations persistantes
    • Récapitulatifs plus ou moins secrets des caractéristiques des PJ (jets de perception, points de vie, prise de notes à leur sujet…)
    • Liste et récapitulatif de mes PNJ principaux (caractéristiques, concept, notes variées sur chacun…)
    • Informations sur certains quartiers de la ville de LA.
  2. Les informations éphémères : une double page « Episode » pour chaque séance, et éventuellement des pages d’infos annexes.

Mes Bullet Journaux JdR suivants, et notamment celui de ma partie « bac à sable » pour Esteren que nous avons joué juste après COPS, se sont enrichis de beaucoup d’autres pages des deux types. Sur COPS je me limitais surtout aux pages relatives aux PJ et à la page « Episode » en cours. Il y a là une raisons évidente : contrairement à ma partie d’Esteren, celle de COPS était basée sur un scénario téléchargé sur le net. Scénario que j’avais imprimé à côté et pour lequel le Bullet Journal était un outil d’antisèche et de mise en scène uniquement.

La double page persistante « PJ »

Concrètement, il s’agit de la feuille volante – reportée dans un cahier – que nous avons tous pour espionner nos PJ : points de vie, scores de Perception / Instinct de flic et de Perception / Scène de crime, et quelques notes sur eux (par exemple « Chadwick est empoisonné mais il ne le sait pas » ou « il faut harceler Compton jusqu’à ce qu’il accepte de passer à la télé. Appels incessants, pression sur la famille, journalisme choc. »).

Chaque jeu, et type de jeu, va nécessiter de connaître plus ou moins les valeurs de la feuille de nos PJ. Classiquement je note toujours la perception, la vie et la santé mentale lorsque le jeu la propose. J’utilise aussi de plus en plus les scores de Discrétion parce qu’il est assez intéressant de faire les jets idoines de façon cachée pour que les joueurs soient maintenus dans l’incertitude quant à leur capacité à passer inaperçus.

Cette double page a tout intérêt à être dupliquée pour les PNJ importants de l’histoire, en adaptant pour avoir tous les scores nécessaires. Comme j’utilisais un scénario déjà écrit dans cette campagne, tous les PNJ étaient joints en annexe et je n’ai donc pas eu besoin de les recopier dans mon journal.

La double page persistante « Episode »

Quand je disais dans mon article dédié à cette campagne que je préparais mes séances en vingt minutes, vous vous en doutiez, c’était un peu faux. En fait je pouvais le faire parce que je partais d’un (très bon) scénario préécrit, et qu’il me ne restait plus qu’à compléter ma fiche « Episode » pour gérer la mise en scène. Bien sûr, dans le cadre d’une campagne évolutive ça serait beaucoup plus long.

Puisque l’histoire est un tunnel préécrit, qu’il est assumé et que les PJ ne feront que suivre les étapes prévues pour eux, la préparation de l’Episode n’est qu’une question de mise en scène. Pour ce faire, j’ai imaginé un modèle de page de Bullet Journal basé sur trois zones : au début de la partie (haut), en cours de séance (timeline centrale descendante) et à la fin (bas). Les cases à remplir sont les suivantes :

  1. A se rappeler (souvenirs de la dernière séance à ne pas oublier pour créer des conséquences sur les actions passées, et donc ne pas s’en tenir à ce qui est écrit dans le scénario. Exemple : « Le passage télé de Compton était désastreux. Pétitions contre les violences policières et harcèlement journalistique. »)
  2. Casting des PJ (les joueurs présents à la séance)
  3. Casting PNJ (liste des PNJ d’importance dans cet Episode)
  4. Timeline centrale (enchaînement des scènes de la séance telles que prévues dans le scénar ; mais aussi scènes ajoutées (10-18), quêtes secondaires, intrigues imbriquées, moments de fun pour alléger l’ambiance etc.)
  5. Notes en cours de jeu (très important pour se souvenir de ce qu’il s’est passé à la dernière séance)
  6. A ne pas oublier pour la prochaine fois (cette case sera reportée dans la section haute de la prochaine page Episode)

Le modèle de page vierge et mis au propre, en gros, ressemble à ça.

bullet journal jeu de role
Pour télécharger le modèle vierge en pdf, cliquez ici.

Ce qui donne, dans la réalité :

bullet journal jdr
Dans cet exemple crado, la page Episode est accompagnée d’une annexe libre sur la droite, orientée sur les choses à ne pas oublier sur le quartier de Montebello / Alhambra (nom du commissaire, habitants ouvriers, présence de gob et d’un épais smog, caractéristiques de combat des babouins (pas de question s’il vous plait) etc.). Le code couleur, approximatif, range les éléments de la timeline (à droite) par thématique ; en vert la disparition de Stella, en bleu les 10-18 etc.

Concernant la timeline : Il est bien évident que cette organisation des choses présuppose une structure en pur couloir. Dans le cas de ma campagne de COPS, celui-ci était clairement assumé. En préparant ma séance je commençais par reporter chaque scène du scénario dans la timeline, puis à les identifier par couleurs lorsque plusieurs intrigues étaient imbriquées (tout le temps). Une fois ceci fait, je prenais du recul pour me demander : « mon Episode est-il satisfaisant ? Les spectateurs voudront-ils regarder le suivant ? »

En fonction des réponses à ces questions j’ajoutais des scènes de baston, de roleplay badass, de poursuite et/ou d’avancées significatives de l’enquête aux moments adéquats pour varier les plaisirs et offrir, quoi qu’il arrive, du divertissement aux « téléspectateurs » de ma série de flics. Ce faisant je pouvais donc réfléchir à quelque-chose de primordial : les scènes d’intro et de conclusion de ma partie – ainsi que d’éventuelles pastilles pré- ou post-générique pour dynamiser et varier les points de vue. En général, chaque scène de ce type s’accompagnait d’une musique particulière avant ou après les génériques (Pure Morning, Placebo pour le générique de début et House of the Rising Sun, The Animals pour le générique de fin). Lorsque je voulais caser un thème musical particulier, pour faire un clin d’œil dans une scène spécifique, je le notais évidemment dans le Bullet Journal à côté de la scène en question, pour mémo. Ce fut le cas lors d’un combat de street boxing improvisé entre Hell’s Angels, bien évidemment sur Eye of the Tiger.

La page spéciale « Lieux »

A l’occasion, lorsque je souhaitais faire visiter un quartier particulier, je jetais par écrit les quelques éléments à savoir, et quelques renvois à des 10-18 (quêtes secondaires ponctuelles) localisés sur une page dédiée.

Ici, ma page « Hollywood » pour l’exemple.

On ne va pas se mentir : cette dernière page tient plus du cahier de brouillon que d’une technique d’organisation révolutionnaire, et c’est surtout la page « Episode » qui m’a donné des ailes sur l’organisation de cette campagne.

Aussi basique que ce soit, le simple fait de dédier une page ou double-page à un sujet en particulier (quartier, Episode, personnages, scènes…) est une petite routine à prendre pour commencer à préparer ses parties en mode Bullet Journal. Une fois ce parti pris, j’ai pu compiler l’ensemble de ma campagne suivante, ce fameux bac-à-sable dans Les Ombres d’Esteren dans un seul Bullet Journal. J’ai ainsi pu suivre six mois de campagne évolutive, sur-mesures, complexe et cohérente avec un cahier et un stylo.

Mais ça, c’est une autre histoire.

~ Antoine St. Epondyle

4 Commentaires

  1. Ah le voilà enfin cet exemple ! Je vais m’en inspirer pour mon suivi de campagne. En ce qui me concerne, je pense que la timeline sera sur feuille volante jetée une fois la session terminée, afin de ne pas surcharger mes notes. Mes joueurs remplissent de toute façon leur journal à chaque session. Mais bon, ce n’est pas la méthode Bullet Journal, c’est la méthode Saint-Epondyle ! ;)

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