Le creuset de tous les vices, de toutes les violences, de tous les abus porte un nom. Il existe une ville déliquescente à la pauvreté endémique, aux élites corrompues dont les pharaoniques buildings d’acier et de béton éclipsent en journée la pâle lumière du soleil. Une mégalopole de légende, pourrissant à l’air libre, dont les cloaques insalubres côtoient les salons feutrés. Un égout où fermentent les croyances les plus exotiques, les commerces les plus sordides, les vices les plus dégénérés. L’enfer porte un nom sacré, Babylon.
Le Crime est partout visible : il jonche les rues, fait la une des éditions du soir, braque les banques comme les passants, use les bonnes volontés et empêche les Autorités de faire un travail qui leur arrache trop souvent la vie. On tue pour un rien. Personne ou presque n’a les mains propres dans la spirale de la violence, l’appât du gain facile et les suavités tentatrices. La loi est un concept abstrait, le Crime est le réel. Pour la plupart de ceux qui le rêvent en échelle, il se révèle un abîme.
Trop aveuglés pour comprendre, ou trop conscients, qu’ils font partie du problème, les Badmen forment une caste désorganisée qui prétend défendre une loi qui souvent se retourne finalement contre eux. Idéalistes, sociopathes, naïfs, mégalomanes, ceux qui se couvrent d’un masque combattent le Crime avec les outils même de son hégémonie : violence, corruption, terreur. Surnageant dans le chaos, cherchant à lui donner du sens. Une ville qui a peur est une ville qui se tient sage.
Vous êtes les Badmen. La nuit vous appartient.
BADMEN
Salut à vous, cosmonautes,
Depuis le mois de novembre, je me suis lancé dans l’écriture d’un jeu de rôle indépendant sur le thème des superhéros sombres et torturés devenant eux-même ce qu’ils juraient de combattre. BADMEN, donc, est un jeu de rôle narratif aux règles légères, qui se concentre sur l’improvisation de scènes favorables au drama, aux actions cinématographiques et aux dialogues badass. Inspiré par Batman, Watchmen et The Boys, le jeu se veut léger, narratif et basé sur l’improvisation collective.
Je vous en dis quelques mots ici, en podcast ou version texte, au choix !
Répartition des rôles
BADMEN s’appuie sur une répartition tripartite des rôles, avec la particularité de donner à jouer le pire ennemi des personnages à l’une des joueuses.
- La VILLE incarne Babylon et ses Figurants comme un personnage à part entière. Elle pose l’ambiance, tend des perches d’improvisation aux autres joueuses, utilise les Figurants (PNJ) pour camper les réactions de Babylon aux événements dont elle est le théâtre. Arbitre ultime de la fatalité, c’est la Ville qui tranche ce qui advient en cas d’incertitude sur le dénouement d’une scène. Ses enfants meurent, la Ville demeure.
- La NÉMÉSIS incarne le pire ennemi des Badmen. Trublion psychopathe, tueur en série ou génie du mal, la Némésis à la charge difficile d’incarner une opposition frontale et charismatique aux autres personnages, mettant en avant leurs contradictions et exploitant leurs points faibles. La Némésis a toujours l’initiative, c’est elle qui décide de la suite de l’histoire, la fin de l’histoire amène sa chute.
- Les BADMEN sont les personnages principaux de l’histoire, qui cherchent à endiguer la malfaisance de la Némésis pour protéger la Ville… et combattre leurs propres démons. Les Badmen ont la charge d’incarner les tourments de leur personnages luttant contre l’inéluctable, et leur évolution. Ils subissent le rythme de la Némésis et gagnent à la fin. Mais à quel prix ?
Structure scénaristique
Au début de la partie, on décide du temps qu’on veut collectivement lui allouer.
- Une saison comprend une suite d’épisodes joués en plusieurs sessions différentes (campagne). Elle permet de prendre plus de temps pour amener l’histoire vers un climax époustouflant, et développer les personnages. C’est la meilleure manière de jouer au jeu en l’utilisant à fond.
- Un film comprend toutes les scènes d’une seule traite (one-shot). Court et ramassé, il permet de tester le jeu en une seule soirée et de garder un rythme soutenu. La durée d’un film hollywoodien classique varie de 2h à 3h30. C’est une bonne manière de tester le jeu ou de jouer une partie d’initiation, mais elle peut être un peu frustrante.
Une histoire de BADMEN suit toujours la même structure, découpée en scènes de durée variable. L’idée est d’improviser très librement dans un canevas malgré tout assez carré de film de superhéros.
- Amorce. La Némésis révèle son existence au grand jour après des années à s’entraîner, ourdir son grand plan, sombrer dans la folie ou œuvrer dans l’ombre. Feuer frei !
- Enquête. La Ville retient sa respiration en s’attendant au pire, pendant que les Badmen revêtent leurs costumes pour remonter la piste – conscients ou non du piège qui se refermera bientôt sur eux.
- Affrontement. Les Badmen font face au Némésis une première fois, mais les choses tournent mal.
- Complications. A l’issue du premier affrontement, les Badmen en miettes font face à leurs démons. Acculés, pris au piège machiavélique du Némésis, ils font face et s’apprêtent à livrer leur ultime combat.
- Affrontement final. Dépassant leur mal-être, les Badmen réussissent à confronter la Némésis une dernière fois. Ils expliquent à quel point ils sont prêts à aller loin pour battre leur ennemi.
- Épilogue. Les Badmen ont vaincu mais la victoire est amère. On joue les conséquences de la fin sur la Ville et la psychée des personnages.
Pour suivre ces scènes, des règles légères permettent de partager la narration avec un plateau de jeu et un système de résolution original et narratif. Globalement la Némésis mène la danse et réussit ce qu’elle entreprend, les Badmen tentent de l’arrêter et se brûlent les ailes ce faisant, la Ville arbitre et met en scène cette lutte homérique. Un petit système d’évolution permet de passer du côté obscur et/ou de gagner en puissance et en névrose.
Un jeu itératif
BADMEN est un jeu itératif. Les histoires plus ou moins courtes peuvent s’enchainer en réutilisant tout ou partie des histoires précédentes, avec les mêmes joueuses ou pas. Que vous ayez achevé votre film ou série ne veut jamais dire, et quelle que soit la manière dont l’histoire s’est achevée, que vous ne pouvez par lui donner…
- Une suite. Les Badmen restent les mêmes, mais l’un deux est devenu un Némésis. A moins que ça soit un Figurant qui sombre du côté obscur, ou qu’une nouvelle menace apparaisse ? On enchaine directement à la suite.
- Une préquelle. Les Badmen sont les mêmes, mais joués avant les événements que l’on vient de raconter. La Némésis était alors un Badman qui faisait front commun avec ceux qui furent ses frères d’arme. On joue un flashback.
- Un spin-off. En parallèle des événements de l’histoire passée, on raconte le destin d’autres personnages du même univers. Les Badmen peuvent être en partie les mêmes, ou pas. On creuse l’univers pour mieux le comprendre.
- Un reboot. En réutilisant les même pitch de base et les mêmes personnages, on re-raconte la même histoire au plus proche… ou en faisant varier un paramètre. Les joueuses peuvent se redistribuer les Badmen, la Ville et la Némésis, le Contexte peut être modifié ainsi que le style général.
Créer son Badmenverse. La réutilisation régulière et itérative des mêmes personnages et de la même Ville enrichira d’autant plus l’univers global où vous intégrez vos créations. Emparez-vous de l’univers, réinterprétez les événements, enrichissez sans fin, couche par couche et ne repartez jamais de zéro. L’univers sera d’autant plus riche en se nourrissant de vos gloires, de vos essais et de vos repentirs.
Le projet
Le jeu complet est à paraître. Restez connecté.e en nous rejoignant sur Discord et sur badmen.fr.
A télécharger : la version Pilote en une page A4 imprimable, jouable en 1h à trois joueuses.
Idée originale, textes et mécanique : Antoine Daer (St. Epondyle)
Direction artistique : Willy Cabourdin
~ Antoine Daer (St. Epondyle)