« Et dans 150 ans, on s’en souviendra plus.
De ce qu’on a aimé, de ce qu’on a perdu. »
– Raphaël
Quel est le sens de la vie ?
A cette question un peu rude mon ami Funky me répondit un jour avec aplomb : « Ça dépend de ce qu’on appelle « la vie ». Effectivement. Un point de vue scientifique aurait tendance à penser que le vivant est un hasard survenu à la suite de l’assemblage d’une quantité de facteurs dans des proportions bien précises. Conséquence : notre vie en tant qu’individu n’en serait alors que la continuation, qu’une infime partie. Et donc notre « moi », c’est à dire notre conscience, serait également une combinaison de facteurs biologiques et chimiques sans signification. De quoi flipper.
Je ne suis pas croyant. Ou j’ai en tous cas du mal à comprendre comment on a pu arriver à de tels niveaux de pseudo certitude et surtout de dogme sur le sujet le plus opaque de l’univers, à savoir l’existence -ou la non-existence- d’un dieu. Alors disons plutôt que je suis agnostique ; et si je reconnais à chacun le droit inaliénable de croire en ce qu’il veut, je rejette les dogmes, les clergés et en général toute « cette alchimie de sorciers à tiares et à clochettes qui ont transformé une parole brûlante en code pénal. » (Sylvain Tesson, Dans les forêt de Sibérie) Que chacun pense ce qu’il veut, tant qu’il fout la paix à son prochain.
Pourtant, même si je ne penche pas vraiment pour une explication religieuse de la vie, quand je pense à la vision scientifique -ou plutôt rationaliste- je la trouve assez traumatisante. Car si l’humanité est un événement totalement insignifiant au regard de la marche de l’univers, et si nos vies ne sont gouvernées par aucun but que nos médiocres enjeux avant un trépas aussi inévitable que l’oubli qui s’ensuivra sera définitif, il y a de quoi tomber sévèrement en dépression. Tiens, ça me rappelle quelqu’un.
L’humanité à toujours cherché à se créer des buts ; il est naturel pour l’humain de se donner des objectifs destinés à assurer sa survie, puis sa vie, à court et moyen terme, puisque le long terme nous effraie à raison. C’est pour ça que nous avons inventé les guerres et leur version plus soft que constitue l’économie de marché. En fait, c’est pour ça que toutes les sociétés humaines s’organisent d’elles-même : par instinct de survie et volonté inconsciente de s’occuper l’esprit. Tout ceci n’est que divertissement, au sens de Blaise Pascal, c’est à dire un moyen de meubler l’existence pour nous détourner de sa vanité intrinsèque, et donc éviter de se dire que rien n’a d’importance au regard de la mort.
Du coup, difficile de se positionner dans nos propres vies, et d’y séparer l’important du futile. Nous sommes nés à un certain endroit, à un certain moment, facteurs qui nous enferment dès le départ dans une société, un ensemble de structures et de valeurs. Du fait de notre éducation reçue dès la naissance (lorsque nous n’avons pas de libre arbitre), nous ne pouvons pas éviter de participer à cette société. Et y participer, c’est prendre part au divertissement (pascalien) général et agir sur les enjeux qui nous concernent ainsi que notre entourage : faire des études, trouver un travail, fonder une famille et tout le toutim. Du coup, un certain nombre de groupements d’intérêts et de valeurs peuvent émerger, comme le patriotisme, le capitalisme, ou la révolte par exemple. Tout ceci nous occupe et nous semble très important. Chacun à notre façon, nous participons à ce grand n’importe quoi, à ce fourmillement d’individualités qui font que le monde est ce qu’il est. Et qui dans le même mouvement mènent les sociétés occidentales à exploiter le reste de l’humanité tout en cultivant l’auto-aliénation de masse, et en sacrifiant a l’unanimité notre écosystème sur l’autel de la Sainte Croissance Economique.
Tout ça au fond ressemble bel et bien à un jeu cruel. Ô combien importants nous semblent les choix auxquels nous sommes confrontés. Ô combien pesées et réfléchies doivent être nos décisions, comme si elles avaient une importance réelle. Mais combien aliénant est ce mélange de stress, de culpabilisation et de satisfaction construite (en particulier dans la consommation) qui nous est imposé. Un jour, las de constater les éternels paradoxes de notre existence et la vanité de nos engagements, fatigués de subir et d’entretenir l’incapacité primordiale de l’humain à comprendre et accepter son prochain, nous finirons peut-être par laisser tomber.
Accepter que la vie n’ait pas de sens est peut-être le choix le plus cartésien qui s’offre à nous. Mais imaginer que ce que nous faisons, ce en quoi nous croyons, nos valeurs, nos combats, notre avenir n’ait aucun sens, c’est un peu dur à accepter.
Le sens de la vie ? Si on le connaissait, ça se saurait.
Carpe diem. Memento mori.
Cueille le jour présent. Souviens-toi que tu mourras.
~ Antoine St. Epondyle
Tu viens de passer le BAC de philo ou quoi ? :P
Tout le problème du sens de la vie est que la conviction qu’elle en ait un ou pas, et si elle en a un, ce qu’il convient de faire pour l’avaliser, conditionne ce que nous en faisons. Ça fait un petit moment que j’ai pris le problème à l’envers pour ne pas finir comme HPL… Le sens de la vie est celui que nous lui donnons. Point. Barre. Mais je ne parle pas du charabia philosophico-métaphysique dont tu as extirpé ton exposé, je parle juste du résultat de nos actes. Ils n’ont de sens qu’au regard de l’éternité. Chercher à l’expliquer avant de le vivre et même après est probablement voué à l’échec, et plus sûrement une perte de temps, sinon le moyen de se perdre en route.
Cet argument n’est pas non plus admettre que la vie n’a pas de sens autre qu’un hasard cosmique. C’est juste une façon de passer au travers du questionnement sans en subir les désagréments. Tel est ma liberté personnelle :)
J’aimerais soulever deux points.
Tout d’abord, même si la question du sens de la vie fait partie des « grandes » questions, elle est souvent posée dans un cadre hyper restreint qu’est celui de l’être humain. Car si on peut légitimement se demander « quel est le sens de ma vie ? », on peut tout aussi bien se demander quel est le sens de la vie d’un animal, ou d’un arbre. Demandons-nous carrément « pourquoi la matière et pas le néant ? ». Ici seule notre subjectivité focalise la question sur l’être humain. Cela peut paraître idiot, inintéressant, mais fondamentalement il n’y a pas de hiérarchie entre ces différentes questions. S’il est facile de balayer d’un revers de main le sens de la vie des insectes, des arbres (et que dire d’un arbre ou d’un insecte en particulier…), un peu de recul ne peut rendre le sens de la vie des hommes que plus insignifiant.
Deuxième point, et pour revenir du point de vue de l’humain (c’est bien la seule chose qui nous semble intéressante malheureusement), la question du sens de la vie pose nécessairement la question de l’origine. Pour savoir où aller, on se demander d’abord d’où l’on vient. Cette origine on ne la connaît, on ne la choisit pas. Quand bien même une réponse émergerait, le problème se déplacerait, et on tenterait de trouver l’origine de l’origine. Non, la seule réponse valable, c’est Dieu. Barrière de toutes les barrières, on peut l’invoquer à toutes les sauces pour éviter que le serpent ne se morde la queue indéfiniment. Soit on l’accepte tel quel, soit on la met en doute, et alors ne peut émerger que l’angoisse d’une question sans réponse.
Pour finir, la question du sens de la vie n’est qu’une torture éternelle pour toute conscience non-divine. En écartant l’hypothèse de Dieu, la vie ne peut être autre chose qu’un joyeux bordel à l’origine aléatoire, mue par des ambitions tout aussi futiles et bordéliques. On est pris dedans, on n’y peut rien. L’origine est inaccessible, seul nous reste le libre arbitre, celui de choisir une direction, un sens à notre vie. A quoi bon ? ou plutôt, pourquoi pas ? Question de point de vue.
Je vais vraisemblablement paraître être une brute sans réelle capacité de penser mais je pose une autre question qui me parait elle aussi importante.
Pourquoi se poser la question du sens de la vie. En quoi est il inquiétant, aberrant que LA vie et concomitamment NOTRE vie n’est pas de sens, qu’elle ne soit le produit que du hasard.
N’est ce pas, peut être, continuer encore et toujours cette semi aliénation de masse que de vouloir donner nécessairement un sens à la vie. Je ne dirais pas comme l’Ours que la vie n’a que le sens qu’on lui donne. Je suis plus radical. La vie n’a pas de sens, connu du moins. Et qu’à moins de découverte extraordinaire il est claire que ce putatif sens ne nous est pas accessible.
Il y a dans la vie 2 sortes de problèmes, ceux qui ont une solutions et donc où il est inutile de s’inquiéter, ceux qui n’en n’ont pas et où il est tout autant inutile de s’inquiéter (la peur n’évitant pas le danger).
N’est ce pas encore ajouter un problème abscons aux nombreux autres que nous nous créons nous même que de vouloir que la vie ait un sens ? N’est ce pas une construction narcissique de nos consciences ?
Je n’ai pas la réponse. Je pose juste la question.
@Alexander : Ecrire « la vie n’a que le sens qu’on lui donne » sans exposer précisément ce que ça signifie dans le contexte (ce que j’ai fais), ne résume pas mon point de vue, bien au contraire. Précisément parce que dans mon discours, je ne prétends pas donner de sens ou de non-sens à la vie, ou dit autrement, que « la vie n’a de sens que le sens qu’elle a ». Mon point de vue est celui du constat. La vie, c’est ce qu’elle nous montre, c’est ce qu’elle nous fait faire, c’est ce que nous disons d’elle. Et j’ai donc bien cessé de lui chercher une explication.
Dire que la vie n’a pas de sens, ou qu’elle en a un, est une tentative dérisoire de cerner quelque chose qui ne peut pas être cerné. C’est peut-être vrai. Mais c’est peut-être faux. Personne ne peut rien affirmer et démontrer à ce propos, c’est hors de notre intellect, et à part se monter le bourrichon jusqu’à l’orgasme ou jusqu’au point de rupture, il n’y a aucune utilité concrète à tenter de répondre à la question posée. En ce qui me concerne, je ne réfute aucune des hypothèses, pas plus que je ne cherche à les comprendre ou à les évaluer. Tout ce qui m’intéresse en somme, c’est ce qui résulte de la vie. C’est la seule dimension tangible de faits à la portée de notre sagesse, et son sens est inscrit dedans. C’est notre instrument de mesure de l’impact de LA vie sur NOS vies, et le seul digne d’intérêt.
Plus qu’un sentiment, c’est une conviction profonde et la réponse à la question que tu as posé à ton tour.
On pourrait donc légitimement se demander pourquoi j’ai lu ce sujet et je suis intervenu deux fois dessus ? Parce que j’aime bien la philosophie et j’aime bien écrire :)
Ah non L’Ours, le bac de philo ça remonte à loin. Je suis plus si jeune. :p
@L’Ours, je ne vois pas comment tu peux dire à la fois « c’est une perte de temps » et « j’aime la philo » dans le même sujet. Une tendance schizophrène ? ou alors je n’ai rien compris à ton développement.
Je suis malgré tout d’accord sur la phrase « Dire que la vie n’a pas de sens, ou qu’elle en a un, est une tentative dérisoire de cerner quelque chose qui ne peut pas être cerné. »
@Funky, tu me surprend toujours par la finesse de tes réflexions. Sans blague, de là à te considérer comme vachement intelligent, il n’y a qu’un pas. :D
La réflexion sur notre regard restreint à l’humain est très pertinent. Idem pour la hiérarchisation des questions.
« L’origine est inaccessible, seul nous reste le libre arbitre, celui de choisir une direction, un sens à notre vie. A quoi bon ? ou plutôt, pourquoi pas ? Question de point de vue. » Une remarque passionnante que je vais noter dans mon cahier à réflexions. Dans tous les cas, j’ai tendance à voir l' »a quoi bon » plus que le « pourquoi pas » dans ce genre de situation. D’où ce type d’article un brin torturé intellectuellement.
@Alexander, tu ne parait pas brut. Pas à moi en tous cas.
Je trouve angoissant le fait que la vie n’ait pas de sens à un niveau personnel. A partir du moment ou chacun de nous ne vit son existence que subjectivement, l’idée de retourner aux ténèbres et à l’oubli sans avoir pu participer ou construire quelque-chose de significatif, c’est angoissant. Ou du moins démobilisant par rapport à nos piètres enjeux. Si tout ceci ne sert à rien, pourquoi vivre ? Telle est ma question et mon inquiétude du départ.
Après, cet article était le point de départ de notre discussion du moment, et donc une question en suspens. Finalement, l’idée du « pourquoi pas » de Funky m’apporte un élément nouveau vraiment bien vu et intéressant.
Quand à ta dernière question, sur le fait d’ajouter un problème, je dirai que c’est en partie le principe de la philo. On peut décider de ne pas se poser ce type de question, mais les amateurs de l’exercice y participent par goût -peut-être- mais également parce que les questions sans réponse permettent d’aider à vivre. Non ?
Merci de vos interventions en tous cas ! :)
@Epon : Je peux dire à la fois que c’est une « perte de temps » et « aimer ça » tout simplement parce que je suis capable de défendre à la fois le point de vue le plus objectif et l’appréciation de l’effort d’en discuter.
Objectivement, qu’on le reconnaisse ou non, la philisophie n’est qu’un exercice de style. Les questions qu’on s’y pose n’ont pas de réponse. Disserter dessus est, au mieux un moyen de travailler sa logique, son savoir, sa culture et son expression écrite, mais au pire une véritable perte de temps, attendu qu’aucune question posée, qu’aucune réponse apportée et qu’aucune construction et démonstration verbeuse n’a le moindre intérêt dans la vie de tous les jours. Ce n’est ni ce qui fait tourner le monde, ni ce qui l’embellit ou le détruit. C’est un point de vue qui prend la philo pour de la masturbation intellectuelle, mais qui dans le fond ne s’y trompe pas.
Personnellement, j’ai choisi de reconnaître à la philo cet usage. Mais en ce qui me concerne, la raison pour laquelle j’aime ça, c’est parce que je peux y sonder la profondeur de la pensée consciente, parce que c’est une manière de réfléchir à sa condition qui ne coûte rien… sauf du temps, comme présentement, où je devrais commencer ma journée de travail au lieu d’écrire ces bêtises :)
Est-ce plus clair pour toi ? Car non, je ne suis pas schizo, ou alors nous le saurions :)
@L’Ours, C’est plus clair.
Concernant le double visage de la philo, je suis tout à fait d’accord. Sauf que je ne pense pas que la masturbation intellectuelle soit quelque chose de répréhensible en tant que tel. D’un certain point de vue, nous avons dépassé le stade « vital » ou les préoccupations sont pleinement tournées vers nourriture/toit pour la nuit/santé, et nous disposons de temps libre.
Tenir un blog, philosopher, lire, regarder des films, faire du JdR sont différentes activités que nous menons (plus ou moins) sur notre temps libre. :p C’est un luxe de pouvoir le faire finalement. Et je pense que c’est toujours mieux que regarder la TV en boucle, d’autant que ces activités font marcher notre cerveau et le gardent en bonne santé. De la à parler de « santé mentale » il n’y a qu’un pas… :D
Je n’ai pas dit que la masturbation intellectuelle était répréhensible, j’ai dit que c’était une perte de temps et la perte de temps n’est pas davantage répréhensible. Au bilan de ce que nous faisons de nos vies, elle peut même s’avérer utile, mais ça n’est jamais qu’un constat a posteriori. Sur le moment, rien n’est moins évident. Le fait est que ta remarque me gêne dans l’esprit. Disserter ou commenter la dimension philosophique est-il ou non un loisir ? Là non plus, je ne suis pas certain d’y adhérer. La philo entre de plein pied dans mon processus d’écriture, car ces questions qui nous rendent humains, mes personnages de roman se les posent aussi, mais cette construction purement abstraite de la pensée consciente n’est pas un loisir, c’est une sorte de fondation qui sert à asseoir le reste. Aussi indispensable à la solidité de l’ouvrage qu’inutile à mon interrogation sur ce que je vais manger aujourd’hui. Donc, de mon point de vue, pas un loisir, mais une nécessité. Un peu comme si notre intellect ne pouvait ni exister ni s’exprimer sans disposer quelque part de ces acquis cachés. Un sujet de philo en soi ! :)
Effectivement le terme « loisir » est sans doute mal choisi. J’en reviens donc à définir cette philo comme un moyen d’aider à vivre (par le travail d’écriture, la discussion ou simplement la réflexion). Mais effectivement, la question de l’utilité ou de la nécessité de la philo dans la vie et dans l’art est une question qui aurait de quoi nous occuper un bon moment à elle seule.
Notre humanité est une création de la Nature. Nous nous sommes multipliés et disséminés à travers la planète. Les endroits les plus défavorables nous ont évaporés et les lieux que nous avons rendu incompatibles nous ont fait disparaître. Mais parfois, à force de persévérance, de chance et d’innovation, nous avons pu repartir de plus bel. Ainsi, de découvertes en innovations, notre esprit créatif se renouvelle et façonne toujours plus.
L’existence de notre planète, la vie qui s’y déploie, les espèces qui s’y sont succédées, la survie de l’humanité, voilà notre trésor. La sélection, c’est comme l’histoire, elle s’écrit avec les vainqueurs. Si nous voulons y faire parti, restons cohérent, ouvert d’esprit et imaginatif.
Côté sélection, nous sommes d’une unicité telle, qu’il est difficile de croire que nous n’ayons pas été choisi. Ce statut d’Elu est un trésor et une garantie mais attention, à trop y croire il devient difficile d’évoluer, de progresser!
Nos erreurs, nos échecs, nos ancêtres, tous les fossiles sur cette planète, toutes les vies éteintes sur les autres, tous ces corps célestes sans vie. Rien ne semble définitivement effacé dans la Nature. Ne finissons pas fossile. Comme le petit Poucet aurait aimé le faire avec ses cailloux, ne perdons pas trace de notre Histoire, l’avenir en dépend. A nous d’exploiter au mieux ces échecs passés.
Soyons ordinairement extraordinaire.
La vie a bien un sens. Le jet d’eau a bien une destination. Que l’arroseur le sache ou que les gerbes d’eau s’en moquent.
Hum, tu postules une sorte de prédestination divine ou de fatalité en somme ? J’adhère moyen, personnellement.
Curieux cette réponse…
Ca par sur une interprétation, une supposition qui s’achève en question. Et puis l’ouverture se ferme brutalement par un subtil argument émotitionel sans justification.
Comme quoi, rien ne sert de discourir, celle la foi aveugle compte, non ?
Certes, car si l’on cherche autre chose que de la supposition quand on parle du sens de la vie ; ma foi, on risque de tourner en rond. Je n’imagine pas de réponse argumentée à telle question. Je t’ai frustré ?
Désolé pour ton imagination alors :p
Et je ne saisis pas cette frustration évoquée. Mais je vois que tu n’as pas répondu au commentaire ci-dessous, peut-être as-tu zappé. Tu verras que l’argumentation est possible.
Cela dit, je constate que chacun aime trouver les réponses aux grandes réponses par soi-même… ce n’est pas efficace mais ça fait partie du processus d’intégration… Je ne saurais dire si c’est lié à notre stade d’évolution personnelle ou à un simple problème de communication mais si c’est le deuxième, je reformulerais autant de fois que possible ;)
Je pensais t’avoir frustré en refusant le débat. Si c’est pas le cas alors tant mieux. :)
Et pour répondre à l’interprétation (tout de même), NON.
Ni l’une ou l’autre. LES DEUX, superposés au mieux. Tu peux faire le parallèle avec onde et corpuscule. Ce n’est ni l’un, ni l’autre mais ça nous arrange de pouvoir prendre notre interprétation n°1 qui marche pas trop mal et l’interprétation n°2 qui marche pas trop mal non plus en fait… chacun dans son contexte et pour communiquer avec ses collègues. Vous trouverez ce point de vue dans e-penser mais avant tout dans « La partie et le tout » d’Heinsenberg ( à vous de choisir :p )
« La sélection, c’est comme l’histoire, elle s’écrit avec les vainqueurs. » … c’est bien repris, non ? Donc oui, je valide l’interprétation de funkyboun et la vision fataliste.
Seulement …
le fatalisme ne répond pas à la question. Aucune anticipation n’est possible, aucune prédiction n’est possible. Hors notre force d’Homo, n’est-il pas de se lever et de voir loin ?
La seule force de la fatalité, c’est de nous rassurer dans la causalité : ce qui est arrivé… est arrivé…
Waaaa, génial!!
Sincèrement, si on compare avec une expérience (de physique, de chimie ou de cuite si vous êtes de ce genre), ce serait comme se limiter au résultat… « J’ai trop bu, j’étais bourré »… Belle déduction Sherlock!!
Alors que se lever et voir loin, ça veut dire quoi ? Mais savoir si l’on finira bourré avant que ça n’arrive… Et puis aussi peut-être un jour, comprendre pourquoi l’on boit … Et puis ….
Pour résumé, le Fatalisme, c’est la réalité à un instant « t »… mais ce n’est pas LA réalité. Ceux qui comprendront cela ont juste plus de chance de participer à l’instant « t+1″… Les autres s’en rendront compte quand ça arrivera… à l’instant « t » (mais peut-être un autre) :p
Et pour répondre à ces détracteurs qui nient l’importance de se poser des questions… je vous laisse faire un tour du côté des écrits d’Hannah Arendt : en tirant le trait, <
>(merci balises…)
« s’arrêter de penser est passible du crime contre l’humanité »
Côté sélection, nous ne sommes pas du tout uniques. Il y a eu dans notre passé une bonne dizaine d’espèces d’homo, et de manières simultanées, c’est même ce qu’on appelle le « buisson touffu » de la généalogie d’homo sapiens. Les autres races humaines sont aujourd’hui disparues parce que nous les avons exterminées. Nous ne sommes donc certainement pas choisis, mais juste les finalistes du tournoi de la sélection naturelle.
Oui, voilà. :)
Même si j’aurai formulé « fétus atomiques ballottés dans les marées cosmiques qui dépassent l’entendement que nous, frêles moucherons, croyons pouvoir mobiliser face à l’insondabilité du néant ».