Après huit ans de bons et loyaux services, mon vieil ordinateur a fini par rendre l’âme, m’empêchant de continuer à écrire mon livre sur la période où, justement, je m’étais réservé de longues plages d’écriture solitaire. J’ai eu un (gros) coup de stress en me demandant si j’allais pouvoir en récupérer le disque dur, puisque bien-sûr ma dernière sauvegarde en ligne datait du mois de mai.
Heureusement, j’ai pu.
Des bruissements me parviennent, au fond de mon trou de hobbit. Ils se questionnent, disent que ce nouveau bouquin que je suis en train d’écrire me demande peut-être trop. Que je n’en serai jamais content, que je devrais apprendre à lâcher l’affaire, en y apposant le mot « fin ». Ceux qui s’inquiètent de mon obsession sont gentils et prévenants, merci les amis, mais ils ignorent tout de ce dont ils parlent : le texte lui-même, le cœur du sujet. Ce manuscrit fêtera ses deux ans le 13 novembre 2015 (date funeste par ailleurs), date de la publication du premier article qui allait devenir un livre.
Ce manuscrit flirte aujourd’hui avec les 130 pages de texte brut – ce qui n’est pas énorme. Il a beaucoup changé en deux ans. Il a muté de nombreuses fois jusqu’à stabiliser ses grandes lignes dernièrement, dans une forme que j’espère presque définitive et féconde. Ce manuscrit, quoi qu’il en soit, n’est pas terminé.
J’ai pléthore de raisons de délayer, et de ne pas annoncer de date de sortie pour le moment. Déjà, je ne travaille pas que sur ça. Ensuite je considère que mon livre précédent est sorti un peu trop vite. J’avais toutes les raisons, à l’époque, de vouloir arriver à la fin : pour en finir après un an et demi de travail, pour me prouver que je pouvais le faire, pour arriver au terme d’un certain effort… Néanmoins, il me semblerait déplacé de bâcler celui-là par impatience. J’ai beaucoup, beaucoup de choses à dire. Et je veux les dire bien.
Un an s’est écoulé, ou pas loin, depuis que j’ai reçus les retours de mon premier crash-test. C’est long, mais pas tant. Je suis presque au bout de mon deuxième jet, c’est une question de jours. Et chaque nouvelle version m’aura pris plus ou moins un an. Peu importe, je suis patient.
Depuis que je m’y suis remis sérieusement, sur mon super ordi de gamer au clavier rétro-éclairé, quelque-chose de neuf à pointé le bout de son nez. Un truc discret, impermanent, fugace. Un genre de sentiment fragile entr’aperçu au terme de mes relectures à voix haute, d’un paragraphe réécrit mille fois. Un truc qui sonne comme : « Tiens ? C’est pas si mal ».
Tout vient à point à qui sait attendre.
Ce qui reste à faire (tout de suite)
Documentation
J’ai bouffé pas mal de docs depuis le début de ce calvaire projet. Un certain nombre ont été digérés et plus ou moins utilisés pour nourrir ma propre réflexion (j’espère que vous n’avez rien contre les notes de bas de page) mais d’autres restent à absorber.
Notamment, je profiterai que mon bouquin soit en deuxième crash-test auprès de mes relecteurs.trices pour relire La Horde en entier.
Ecriture
Achever le deuxième jet.
Ce qui devra être fait (plus tard)
Le cycle infernal des relectures
- Crash-test v2
Par des lecteurs.trices de La Horde calé.e.s en philo. (Si ça vous botte, faites signe !) - Relecture syntaxique et orthographique
Par des gens sérieux capables de déceler la fourbe faute de frappe quand je n’aurai plus que braises au fond des orbites. (Si vous avez des noms de relecteurs.trices indé, je suis preneur.)
Réécriture
Rien ne sert de faire relire si on ne réécrit pas.
J’espère simplement que le document devient de mieux en mieux et que tout ne sera pas à refaire… MAIS le but n’est pas d’avoir un produit marketing et lisse en bout de course. Autant les passages cryptiques, pas clairs, mal dits, les incohérences et les problèmes de structure devront être revus, autant les théories sur le fond et les divergences d’analyse devront être pesées pour savoir si je suis d’accord ou pas, et modifier (ou pas) mon texte en conséquence.
Maquettes
Concernant la maquette tout reste à faire. Pour le détail, c’est par ici.
~ Antoine St. Epondyle
Il est certains esprits dont les sombres pensées
Sont d’un nuage épais toujours embarrassées ;
Le jour de la raison ne le saurait percer.
Avant donc que d’écrire, apprenez à penser.
Selon que notre idée est plus ou moins obscure,
L’expression la suit, ou moins nette, ou plus pure.
Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément.[…]
Travaillez à loisir, quelque ordre qui vous presse,
Et ne vous piquez point d’une folle vitesse :
Un style si rapide, et qui court en rimant,
Marque moins trop d’esprit que peu de jugement.
J’aime mieux un ruisseau qui, sur la molle arène,
Dans un pré plein de fleurs lentement se promène,
Qu’un torrent débordé qui, d’un cours orageux,
Roule, plein de gravier, sur un terrain fangeux.
Hâtez-vous lentement, et, sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage :
Polissez-le sans cesse et le repolissez ;
Ajoutez quelquefois, et souvent effacez.– Boileau
[…] D’autres avis chez plein de gens, mais notamment Le Tigre Lit, Nebal (qui lui taille un costard grand siècle), Fred H (qui l’a fini un poil avant moi et qui a aussi eu du mal), plus le projet de bouquin sur l’œuvre chez Cosmo[†]Ørbüs. […]