Pour vous dire franchement, y’a des fois je fatigue.

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Horde-du-Contrevent-analyse

Ça fait beaucoup plus d’un mois (presque deux) que j’annonçais fièrement que je reprenais le travail sur L’étoffe dont sont tissés les vents, mon analyse de La Horde du Contrevent. Et bah ça se fait pas tout seul.

Pondre un premier jet, c’est assez facile. Suffit d’architecturer un plan plus ou moins valable et de le remplir en essorant son cerveau dans chacun des chapitres définis précédemment. C’est un peu long, mais on sait que ça sera retravaillé plus tard alors on ne chipote pas sur les détails. Et puis vient l’heure de ce fameux retravail.

Comme annoncé, j’ai bien repris mon texte entre le 15 avril et le 15 mai, sans arriver au bout de ma liste de tâches. Bon, je n’ai pas rien fait quand même :

  • J’ai préparé, mené, réécrit et publié l’interview d’Isis Fahmy et Benoît Renaudin, les membres de la Compagnie IF qui adaptent La Horde en performance musicale hardcore.
  • J’ai préparé, mené, réécrit et publié l’interview d’Eric Henninot, le dessinateur de La Horde en BD.
  • (Et je suis en train d’en faire une autre, qui ne tardera plus.)
  • J’ai récupéré les annotations de mes deux crash-testeuses, que j’ai intégrées au document papier qui me sert de base de référence.
  • J’ai consolidé ce dernier avec du scotch et des agrafes en plus, parce qu’il menaçait sérieusement de lâcher.
  • J’ai (mal) digéré et relu mon texte, en y ajoutant plus d’annotations que les deux crash-tests réunis. Toujours sur ce même document papier pour centraliser tout le bordel.
  • J’ai préparé et participé à la journée d’étude « Le Temps du Posthumain » organisée à Paris Diderot par Carlos Tello en partenariat avec le magazine Usbek & Rica. Le rapport ? Et bien j’ai profité de l’occasion pour présenter une partie de mon travail sur L’étoffe dans une allocution intitulée « La Horde du Contrevent : une alternative à la posthumanité technologique ». Ce fut très chouette. Compte-rendu de la soirée.
  • Et puis bien-sûr, j’ai repris mon manuscrit à zéro. Pour le réécrire en tenant compte de tout ça. Et c’est là que ça se complique.

Papoter Horde à bâtons rompus, je sais faire. Réaliser des interviews de gens passionnants-passionnés, pareil. Mais reprendre plus de 100 pages paragraphe par paragraphe pour me coltiner la réécriture de tout ce qui est bancal ou doit être retravaillé (c’est à dire tout), éclaircir les concepts au vinaigre blanc, tronçonner des passages la mort dans l’âme, les recoller ailleurs parfois, modifier, bétonner, réécrire, revoir, reformuler – et se rendre comte que, ayant tout changé, les notes des relectrices ne valent plus tripette – c’est une autre paire de cacahuète.

Bref.

Tel le hordier bouffant du sable à longueur de contre, il y a des fois je fatigue.

A vue de pif j’en ai encore pour un moment. Après un été de labeur et un deuxième round de crash-tests aux alentours de septembre je devrais être bon pour me farcir un deuxième NaNoWriMo sur le même projet en novembre prochain. Bien entendu, l’essoufflement plombe pas mal l’entrain du début, mais si l’ombre de l’abandon vient à traverser mon ciel, ça sera l’occasion de lui décocher un coup de fusil.

« Vif est celui qui se dresse et fait face.
Ne te retourne jamais que pour pisser. »

(La Horde, p. 502)

~ Antoine St. Epondyle

5 Commentaires

  1. L’art d’avoir et du courage, et mon respect.

    Je ne connais pas l’oeuvre d’origine, et ça me fait dire qu’il faudrait parfois que je débranche pour brancher manuellement le cerveau à un autre jus. Quoi qu’il en soit, je ne doute pas un instant de la réussite de ton entreprise. Tu es trop dur avec toi-même. Mais… Justement assez pour t’obliger à aller au bout, et à terminer selon tes plans.

    Le genre de masochisme réellement productif. Tu t’en rends p’tet’ pas compte, mais c’est une putain de force qui en fait rougir plus d’un. Ou d’une, en l’occurrence. Lâche rien.

  2. Pour te donner du courage ou te résigner à avancer, malgré la fatigue ( ou grâce à la fatigue ) avance comme le faisaient les files de déportés hagards sortant des wagons à bestiaux sans voir l’inscription de fer forgé au dessus de la porte du camp d’ Auschwitz  » Arbeit macht frei « 

  3. Antoine !
    Je me doute bien que ça te fatigue tout ça écriture , lecture , réécriture relecture …. mais tu ne devrais pas penser à abandonner ce projet , à mon humble avis !

    Rappelle toi simplement ce qui t’as poussé à le faire .^^

    Courage ( te mets pas la pression surtout , fais selon ton envie )

  4. Allez courage, le pack te suit de près et te poussera toujours, de l’arrière, pas après pas, pour te donner l’entrain si tu venais à en manquer. Sov, c’est toi.

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