Il y a des jours ou j’existe pas
ou pas tant.
Ça fait très poète maudit balancé comme ça
n’empêche que j’ai toujours écrit pour exister
Ajouter à la vie une épaisseur
une qualité.
Qu’est-ce que telle analyse de film, de SF
Peut bien avoir à foutre avec ce sentiment
tenace
d’irréalité ?
Comme s’assurer soi-même qu’on existe un peu.
Hors des contingences obligées
perdre sa vie à la gagner
agir par détermination
et tout ce qui nous aliène
nous entrave
nous empèse
Écrire ça ne sert à rien
Ça n’apporte rien
Qu’un peu de substance
De réel
J’écris parce que personne ne me le demande
Et pour ressentir, chemin faisant,
La dureté du vent contraire contre mon corps
en opposition
Du néant contre mes efforts
La fatigue dans chaque pore
Les doutes invincibles
Effort absurde donc stylé.
Je creuse mon sillon
Attaché comme une tique
Travail de fourmi
Endurante
En retard sur mes rêves
Ambitions plus ou moins déçues
Et la deadline
Presque un tiers de bouclé,
plus que deux.
~ Antoine Daer