Cosmo Orbüs a 12 ans

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saison 12

…et c’est compliqué.

Depuis 12 ans, tout à changé dans ma manière d’écrire, et de publier en ligne. Dans ma manière de m’intéresser à ce que je fais, d’inventer ce qui m’amuse ou me plaît dans cette activité qui est devenue, aussi, professionnelle.

Tout a changé dans le net aussi, la blogosphère a été remplacée par les réseaux, eux-mêmes se remplaçant les uns les autres dans toujours plus d’instantanéité, de surproduction, de publications frénétiques.

Je connais tout ça, en long, en large, en travers. L’économie de l’attention, les biais cognitifs exploités jusqu’à l’addiction de masse, les modèles économiques basés sur la data. Je connais, je m’y intéresse.

Mais connaître le problème n’est pas le régler.

Des milliers de fois j’ai pensé arrêter. Parfois tous les jours. Mais il est toujours temps de repousser les décisions radicales.

Cosmo a d’abord été un passe-temps, puis une passion dévorante, puis un outil semi-pro, puis un outil professionnel, et donc une contrainte. Aujourd’hui j’ai décidé depuis quelques mois d’arrêter de subir le rythme effréné des publications hebdomadaires.

Et parfois, la flamme 🔥 repointe le bout de son nez.

Je publie avec parcimonie, quand je suis content de ce que je fais uniquement, et quand j’ai le temps. Décision prise cette année, et tenue.

Un rapport plus sain à cette folie, peut-être.

J’ai d’autant moins de mal à me détacher de Cosmo (en tant que site) que, justement, d’autres projets d’importance me captent. Des projets moins atomisés que le format blog, moins immédiats, de plus long terme. Plus en phase avec ce que je suis et ce que je veux faire aujourd’hui.

Cosmo ne ferme pas. Il reste là pour accueillir et parler de tout ça, sans pression excessive, et publier des articles, comme d’hab, régulièrement. Il pourrait muter, changer de nom, on verra. Cosmo se dilue, prend son temps. Et assure la permanence online de douze années de travail dont je reste extrêmement fier.

Pour tromper la solastalgie qui nous assaille et nous tord les boyaux, pour donner un sens à nos vies charriées dans la grande roue du n’importe-quoi ambiant, de la perte, des disparitions successives, de l’angoisse de l’avenir et de la nostalgie du passé, il faut bien s’occuper. J’essaie désormais de le faire moins seul, sans m’épuiser au marketing imposé par les plateformes, sans (trop) me comparer, autant que possible.

Je forge des alliances, aussi, pour faire des choses avec des gens qui partagent cette idée stupide qu’il est encore bon et peut-être même utile de parler de culture et d’imaginaire sous un angle critique et politique. Et qu’on participe à changer le monde en changeant notre imaginaire.

Peut-être faites vous partie de ces gens. Si c’est le cas, merci infiniment d’être encore là après tout ce temps.

Et, comme tous les ans, rendez-vous en septembre.

~ Antoine St. Epondyle

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4 Commentaires

  1. Merci d’être encore là, Antoine. Je me suis justement dit ces derniers temps « tiens, ça fait longtemps que rien de neuf n’est apparu sur Cosmo », et, magie de la Matrice qui nous lie tous, mon flux rss m’a soufflé à l’oreille ton article de fin de saison.
    Il est bon de prendre du recul de temps à autre sur ce que l’on fait. S’interroger sur nos raisons, nos motivations. Est-ce que tout cela est toujours en phase avec la personne que l’on est à cet instant précis ?
    Il est bon, aussi, de se libérer de la pression. La joie dans la création est difficilement compatible avec l’exigence de surproduction. Du moins de façon durable.
    Il y a encore des lecteurs pour Cosmo, pour toi.
    J’en fais partie.
    Passe de bonnes vacances et à bientôt pour de nouvelles aventures !

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